Les habitants de l’est de l’Ukraine, invités à évacuer face à la menace d’offensive russe. (Photo: EU/Christophe Licoppe)

Les habitants de l’est de l’Ukraine, invités à évacuer face à la menace d’offensive russe. (Photo: EU/Christophe Licoppe)

Le Donbass craint une attaque russe imminente, les populations vivant à l’Est sont invitées à évacuer. Les annonces de sanctions contre la Russie se multiplient depuis les découvertes de Boutcha. Ce n’est pas assez, selon Volodymyr Zelensky. L’Onu doit s’exprimer, ce jeudi, sur la suspension de la Russie du Conseil des droits de l’Homme.

Après avoir quitté la capitale ukrainienne et ses alentours, les troupes russes se préparent à une offensive sur le Donbass, qui est devenu leur cible prioritaire, selon plusieurs experts. Les autorités ukrainiennes ont donc appelé les populations à quitter ces territoires «maintenant», car elles risquent «la mort». Plusieurs localités à l’Est ont déjà été bombardées mercredi, dont Severodonetsk ou Rubizhne, faisant au moins un mort, apprend-on dans la presse.

Les massacres qui ont eu lieu à Boutcha restent au cœur des préoccupations. Le président américain les a qualifiés de «crimes de guerre majeurs», promettant «d’étouffer pour des années» le développement économique de la Russie. Volodymyr Zelensky accuse d’ailleurs son ennemi de bloquer l’accès humanitaire à Marioupol pour cacher les milliers de victimes.

Si plusieurs responsables russes avaient déjà nié les faits, Vladimir Poutine vient de s’exprimer sur le sujet, dénonçant une «provocation grossière et cynique» de Kiev qui aurait falsifié les images.

Des mesures nécessaires sur le pétrole et le gaz

Une version difficile à croire pour les pays occidentaux, d’autant plus que des images satellites de cadavres dans Boutcha avant sa libération semblent confirmer la version ukrainienne, en plus de vérifications de journalistes présents sur place.

Face à ces horreurs, les États-Unis ont donc prévu une nouvelle salve de sanctions «dévastatrices». Elles interdisent tout nouvel investissement en Russie et vont appliquer les contraintes les plus sévères possibles aux grandes banques russes Sberbank et Alfa Bank, ainsi qu’à plusieurs importantes entreprises publiques. Elles visent également les filles du président russe Vladimir Poutine, Maria Vorontsova et Katerina Tikhonova, âgées d’une trentaine d’années. Côté européen, , il faudra «tôt ou tard» prendre des sanctions sur le pétrole et le gaz russe, a affirmé Charles Michel, président du Conseil européen. Les discussions sont toujours en cours entre les 27 pays membres pour valider le paquet soumis par Bruxelles.

La guerre pourrait durer des années

«Les nouveaux investissements en Russie sont bloqués, des restrictions sont appliquées contre plusieurs banques systémiques en Russie, des sanctions personnelles sont ajoutées, ainsi que d’autres restrictions», . «Ce paquet paraît spectaculaire. Mais ce n’est pas assez.»

L’Onu doit voter, ce jeudi après-midi, à propos de la suspension de la Russie du Conseil des droits de l’Homme.

Selon le secrétaire général de l’Otan, Vladimir Poutine n’a pas renoncé à son objectif de «contrôler l’ensemble de l’Ukraine». La guerre pourrait donc durer «des mois voire des années». Commencée il y a 43 jours, elle a déjà fait 1.563 morts et 2.213 blessés parmi les civils,