La direction de la Croix-Rouge luxembourgeoise a dressé son bilan et évoqué quelques perspectives pour 2019. (Photo: Croix-Rouge luxembourgeoise)

La direction de la Croix-Rouge luxembourgeoise a dressé son bilan et évoqué quelques perspectives pour 2019. (Photo: Croix-Rouge luxembourgeoise)

La Croix-Rouge luxembourgeoise a dressé son bilan de l’année 2018. Elle reste un acteur majeur du secteur social du pays.

À 105 ans, la Croix-Rouge luxembourgeoise est une vieille dame, heureusement encore dynamique. Car ce n’est pas le travail qui manque pour elle. Au contraire, puisque certaines problématiques sociales s’amplifient. Notamment le logement, dont la pénurie tire les prix vers le haut et met nombre de familles en difficulté.

La Croix-Rouge apporte déjà une réponse indirecte à ce phénomène: «Certaines personnes qui se fournissent par exemple dans nos épiceries sociales y viennent afin de pouvoir payer leur loyer.»

Agir sur le logement

La Croix-Rouge veut cependant faire mieux et agir plus directement. Si elle propose déjà une série de logements à loyer modéré, elle va s’atteler maintenant à un inventaire de ses propriétés foncières pour voir où la construction de nouveaux immeubles serait possible, selon les PAG locaux et après concertation avec les autorités locales. «Le but n’est évidemment pas de venir concurrencer le Fonds du logement, mais d’amplifier notre rôle social», assure la direction de la Croix-Rouge.

Accompagner les personnes en difficulté ou dépendantes pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion, aider les réfugiés à s’intégrer dans la société, combattre le sans-abrisme, gérer des maisons relais et des crèches, mais aussi des maisons de jeunes... sont aussi quelques-unes de ses missions.

Kannerhaus et château de Colpach

«En 2018, nous avons ainsi ouvert l’internat de la Kannerhaus Jean», a expliqué , directeur général de la Croix-Rouge luxembourgeoise. Cette structure unique en son genre prend en charge des enfants en souffrance psychique. Le nouvel internat peut accueillir 11 patients. Les six premiers sont arrivés en septembre dernier.

La Croix-Rouge, c’est aussi sauver des vies via le travail des centres de transfusion, les ambulances, les campagnes de dépistage du sida ou les formations aux premiers secours. L’événement majeur de 2018 aura cependant été l’inauguration du Centre de réhabilitation du château de Colpach. Un endroit entièrement dédié à la réhabilitation post-oncologique et physique. 418 personnes ont pu y profiter de l’encadrement d’une équipe de plus de 60 personnes au cours des 9 derniers mois de l’année passée.

2.398 employés et 20.000 bénévoles

Et pour assurer ces services, la Croix-Rouge peut compter sur 2.398 salariés, soit 7% de plus qu’en 2017. La reprise de l’asbl Muselheem (encadrement et logement encadré) et la transformation de Colpach ont été les deux moteurs de cette augmentation. «On peut croire que c’est beaucoup. Mais c’est bien nécessaire. Cette grande taille a aussi l’avantage de générer des économies d’échelle, par exemple au niveau de la gestion RH», explique Luc Scheer, membre du comité de direction. «Cela permet aussi de développer des collaborations avec d’autres organismes.»

Néanmoins, rien ne serait possible sans 20.000 bénévoles et sans les donateurs. «Cela surprend parfois que l’on ait besoin de dons alors que des subsides sont accordés par le gouvernement, les communes», poursuit Luc Scheer.

«Mais certaines activités sont moins subsidiées et dépendent donc grandement des dons.» Le projet Hariko, l’aide au deuil d’un enfant, les Vestiaires de la Croix-Rouge, la helpline sociale ou le fonds de solidarité en sont quelques exemples.

Soutenir le docteur Mukwege et l’hôpital de Panzi

Les dons constituent aussi 22% du budget de l’aide internationale. Outre la poursuite de son travail dans de nombreux pays, la Croix-Rouge luxembourgeoise va aussi soutenir fortement le docteur Denis Mukwege et le développement de l’hôpital de Panzi, en République démocratique du Congo. Le Prix Nobel de la paix 2018 y soigne notamment les victimes des violences sexuelles de la guerre.

La Croix-Rouge luxembourgeoise veut contribuer à développer l’hôpital de Panzi où œuvre le docteur Mukwege. (Photo: Croix-Rouge)

La Croix-Rouge luxembourgeoise veut contribuer à développer l’hôpital de Panzi où œuvre le docteur Mukwege. (Photo: Croix-Rouge)

Conçu pour accueillir 125 patients, l’établissement de soins en abrite parfois 450 par jour! «La Croix-Rouge luxembourgeoise veut aider dans un premier temps à ce que la capacité de l’hôpital atteigne les 530 lits», a souligné Marc Crochet, directeur général adjoint.

Un plan directeur a été élaboré à cet effet, avec différents partenaires. Le travail sera de longue haleine. Mais depuis 105 ans, la Croix-Rouge luxembourgeoise a prouvé qu’elle ne manquait pas de souffle.