La Croix-Rouge luxembourgeoise a développé un habitat socio-familial à Differdange. (Photo: Croix-Rouge luxembourgeoise)

La Croix-Rouge luxembourgeoise a développé un habitat socio-familial à Differdange. (Photo: Croix-Rouge luxembourgeoise)

À l’occasion de la présentation de son bilan 2018, la Croix-Rouge luxembourgeoise a annoncé qu’elle allait renforcer ses actions en faveur de la création de logements à prix abordable.

Le constat est évidemment sans appel, et malheureusement sans surprise: les logements manquent au Luxembourg et cela touche de plein fouet les populations les plus fragiles comme les jeunes mères seules, les personnes sans emploi ou souffrant de longue maladie, les sans-abris ou encore les réfugiés. Étant donné les prix du marché, il est très difficile voire impossible pour ces personnes de trouver un logement décent pour un loyer modéré.

Partant du constat que la situation est compliquée et s’aggrave, la Croix-Rouge luxembourgeoise a choisi de mettre en place une stratégie logement coordonnée, alors que différents services étaient déjà actifs dans ce domaine auprès de différents publics cibles.

«Nos différents collaborateurs nous ont fait remonter ce constat et nous avons décidé de renforcer notre engagement dans le domaine du logement. Nous avons mis en place une cellule transversale dédiée, qui va collaborer avec d’autres acteurs publics et privés. Son but est de faciliter le développement de projets qui incluent des populations socialement vulnérables», explique Gilles Dhamen, directeur des activités Solidarité. Cette action va donc s’inscrire additionnellement aux 100 logements que la Croix-Rouge luxembourgeoise met déjà à disposition et aux 100 autres qui vont venir.

La mise en œuvre de solutions innovantes

Plutôt que de construire des solutions de secours en grand nombre, ce qui aurait tendance à ghettoïser ces populations fragiles, la Croix-Rouge entend agir comme un adjuvant facilitateur pour mettre en place des projets innovants et permettant de mixer socialement les futures populations résidentes.

«Il y a souvent des questions qui se posent et auxquelles des propriétaires ou des porteurs de projets ne sont pas certains de pouvoir répondre», poursuit Gilles Dhamen. «Comment obtenir des aides publiques? Comment calculer un loyer socialement raisonnable? Comment trouver des locataires pour assurer une mixité sociale? Comment gérer l’immeuble? De par notre expérience, nous savons comment y répondre, ou tout au moins comment trouver la réponse. Et nous mettons ces compétences à disposition de ceux qui veulent travailler avec nous.»

Pour ce faire, la Croix-Rouge espère pouvoir travailler main dans la main avec les communes, et n’entend en aucun cas intervenir en concurrence de la SNHBM, du Fonds du logement ou de l’Agence immobilière sociale, mais bien en complémentarité de leurs actions.

Un patrimoine à valoriser

Au fur et à mesure des années, la Croix-Rouge a reçu en dons plusieurs bâtiments et terrains. Il y a donc un potentiel immobilier et foncier à exploiter, mais qui répond à des contraintes diverses: certains terrains se situent sur des PAP qui ne sont pas encore définis ou qui ne correspondent pas à ces besoins de logements collectifs, certains immeubles ont été cédés, mais avec des conditions d’utilisation…

«Nous sommes actuellement en train de faire un inventaire et un état des lieux précis de notre situation», éclaire Michel Simonis, directeur de la Croix-Rouge luxembourgeoise. «Une fois cette analyse établie, nous pourrons voir plus précisément comment agir concrètement et offrir une alternative à nos publics cibles, qui ne peuvent accéder au logement par le biais du marché privé.»

Actuellement, cette cellule transversale est animée par une personne issue du volet social, qui est rejointe par un ingénieur capable d’estimer le potentiel des biens et terrains, et pouvant être un interlocuteur avec les techniciens sur ces sujets.

Des projets sont déjà en cours, comme à Differdange avec le projet Jugendwunnen am Quartier Arboria, qui offre des logements décents à des loyers abordables, destinés à des jeunes de 18 à 30 ans en situation précaire.

D’autres projets novateurs devraient donc suivre dans les mois et années à venir.