«L’atmosphère était paisible», assure Josée Lorsché, qui a contrôlé, avec Claude Haagen, une dizaine de bureaux à Washington et dans le Maryland. «Tout était soigneusement organisé», confirme ce dernier. (Photo: Shutterstock)

«L’atmosphère était paisible», assure Josée Lorsché, qui a contrôlé, avec Claude Haagen, une dizaine de bureaux à Washington et dans le Maryland. «Tout était soigneusement organisé», confirme ce dernier. (Photo: Shutterstock)

Le processus électoral était bien organisé et s’est bien déroulé, dans une atmosphère paisible, selon les députés luxembourgeois Josée Lorsché et Claude Haagen. Ils étaient mandatés par l’OSCE pour surveiller le bon déroulement des votes aux États-Unis.

Si, près de la Maison Blanche, la tension était palpable, dans les bureaux de vote, l’atmosphère était calme et joviale, et le processus, bien organisé, assurent les députés (LSAP) et (Déi Gréng), qui étaient, avec le député (DP), les trois Luxembourgeois sur la centaine d’observateurs envoyés par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) pour surveiller le bon déroulement des élections américaines.


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Présents depuis vendredi soir, afin d’être briefés, et rentrés dans la journée de jeudi, les députés, regroupés en binômes, devaient surveiller que tout était en ordre dans les bureaux de vote et que rien ne s’opposait au bon déroulement de celui-ci. Ce qui consiste à vérifier, entre autres, que personne n’est refusé, qu’aucune agressivité, intimidation ou tentative d’influence n’a lieu. Et, pandémie oblige, que les mesures anti-Covid sont bien respectées. Tout est noté dans un formulaire, transmis par la suite aux professionnels de l’OSCE.

«L’atmosphère était paisible», assure Josée Lorsché, qui a contrôlé, avec Claude Haagen, une dizaine de bureaux à Washington et dans le Maryland. «Tout était soigneusement organisé», confirme ce dernier. «Et les mesures contre le Covid étaient bien respectées. Cela s’est très bien passé.»

Atmosphère tendue près de la Maison Blanche

Particularité: dans les bureaux, le vote se fait, au choix, soit sur support digital, soit sur papier. «Et les États-Unis ont vraiment fait des efforts pour permettre aux gens à mobilité réduite d’accéder aux bureaux de vote», remarque Josée Lorsché. «De quoi s’en inspirer au Luxembourg, où cela n’est pas toujours possible.»

Si l’ambiance dans la région était très calme, l’atmosphère était beaucoup plus tendue près de la Maison Blanche, où les députés étaient logés. «Il y avait des panneaux en bois aux fenêtres des hôtels, par peur de potentiels tumultes», se rappelle Claude Haagen. «La présence policière était tellement massive, c’était tout de même inquiétant», décrit Josée Lorsché. «Il y a eu des manifestations anti-Trump de la part des ‘Black Lives Matter’, mais qui se sont finalement déroulées de manière très paisible, sans agressivité.»

Bien sûr, les députés ont été choqués par les déclarations de Donald Trump appelant à cesser le décompte des votes. «C’est inexplicable, et d’une arrogance...», se désole Claude Haagen. «Il y a des millions de votes par courrier, donc il est inenvisageable de stopper le décompte, qui peut bien perdurer encore trois jours.»

«De tels propos sont vraiment une catastrophe», renchérit Josée Lorsché. «Il faut respecter les règles procédurales, sinon, cela risque d’entraîner une perte de confiance dans les institutions.»

Un système électoral inadapté

Mais il ne faut pas réduire les États-Unis aux sorties de Donald Trump, selon elle. «Avec Trump, on a lu beaucoup d’articles sur les aspects négatifs du pays du fait de sa manière de le mener», constate-t-elle. «Mais la population est très ouverte et joviale. Un aspect qu’on ne peut pas observer si on n’est pas sur place, et qui est vraiment l’âme du pays.»

Par contre, le système électoral, dont les règles changent d’un État à l’autre, doit être modifié, selon elle. «Il date de la fin du 18e siècle et n’est plus adapté à la démocratie moderne», juge-t-elle. «Il faut harmoniser ce système de vote, qui ne possède aucune cohérence d’un État à l’autre. L’absence d’uniformité est la base des conflits.»

Et si elle regrette l’absence de cohésion d’un pays désormais «déchiré en deux» et profondément polarisé, la députée luxembourgeoise dit «garder espoir», alors que l’incertitude règne toujours quant aux résultats des élections.