Le sort de l’élection présidentielle sera-t-il réglé par la Cour suprême? (Photo: Shutterstock)

Le sort de l’élection présidentielle sera-t-il réglé par la Cour suprême? (Photo: Shutterstock)

Le scénario d’un recours aux juges pour valider le résultat de l’élection présidentielle entre Donald Trump et Joe Biden n’est pas un fantasme. Le précédent de 2000 permet cependant de penser que le droit prévaudra sur le politique.

Est-il concevable que le 20 janvier prochain, date de l’«Inauguration Day», il n’y ait pas de président des États-Unis légalement élu, et donc capable de prêter serment? Cela n’est encore jamais arrivé dans l’histoire des États-Unis. Tout comme il n’est jamais arrivé qu’un président en exercice annonce qu’une transition pacifique n’est pas certaine…

«Non», juge cependant Josip Glaurdić, professeur associé en sciences politiques à l’Université du Luxembourg. «Quoi qu’il puisse se passer entre la clôture des opérations de vote ce mardi 3 novembre et le 14 décembre – date à laquelle doivent être désignés les grands électeurs –, les autorités compétentes sauront réagir à toutes les éventualités.» Autorités au premier rang desquelles Josip Glaurdić place les juges.

par les démocrates dès le début de la campagne dans le but de la dramatiser. Voire d’en contester le résultat, selon ses détracteurs. Dans son viseur: la fraude au vote postal. Une fraude traditionnellement considérée comme marginale par les politologues américains mais qui, dans le contexte du Covid, peut devenir sujette à controverse.

La Cour suprême de Washington en dernière instance

. Tout peut l’être, en fait: de la validité des listes électorales au recomptage des bulletins. Et ce sont les autorités locales qui seront saisies: les réclamations finissant par être tranchées par les Cours suprêmes locales et, en dernier ressort, par la Cour suprême à Washington.

La question qui se pose, suite à la nomination de la très conservatrice Amy Coney Barrett juste avant l’élection, est de savoir si celle-ci, politiquement acquise à Donald Trump, peut rendre une décision plus politique que juridique? «Ce fut le cas en 2000», rappelle Josip Glaurdić.

À l’époque, la Cour suprême fédérale avait de facto déclaré vainqueur George Bush Jr. en invalidant le recomptage des votes en Floride ordonné par la Cour suprême de cet État. Mais, tempère-t-il, elle avait fondé sa décision en droit. Pour pouvoir au final privilégier la vitesse des opérations électorales à leur précision suite à la défaillance des machines à voter floridiennes.

«Même si la Cour peut encore rendre une décision politique, elle ne pourra le faire sans que la cause qui lui est soumise soit justifiée.» Une garantie pour préserver la légitimité du prochain occupant de la Maison Blanche. Quel qu’il soit.