En une décennie, le nombre de télétravailleurs a triplé au Luxembourg, selon le Statec. (Photo: Shutterstock)

En une décennie, le nombre de télétravailleurs a triplé au Luxembourg, selon le Statec. (Photo: Shutterstock)

Les salariés du Luxembourg semblent séduits par le télétravail, selon les données du Statec, qui montrent toutefois que la satisfaction se dégrade au-delà de deux jours prestés par semaine.

Contraints et forcés d’adopter le télétravail pendant le confinement, les salariés du Luxembourg ont en grande partie trouvé dans ce procédé un élément de satisfaction, montre une étude du Statec publiée mercredi.

Seul un télétravailleur sur sept juge l’expérience négative. Celle-ci a touché 70% des personnes en emploi pendant le confinement lié au Covid-19 au Luxembourg. Et force est de constater qu’elle devient de moins en moins l’exception au fil des années puisque le nombre de télétravailleurs a triplé au cours de cette décennie, en passant de 7% en 2010 à 20% l’an dernier.

Si, globalement, le Statec ne voit pas l’effet positif du télétravail sur la satisfaction des employés, il remarque que ceux qui passent plus de deux jours par semaine en télétravail sont moins satisfaits (76%) que ceux qui travaillent exclusivement en présentiel (82%).

«Au-delà de 16 heures de télétravail, la satisfaction se dégrade sensiblement. Il convient toutefois de noter que les travailleurs qui font 16 heures ou plus de télétravail par semaine sont peu nombreux, du moins avant la pandémie», note le Statec.

Le taux de satisfaction le plus élevé pointe chez les personnes en télétravail entre un demi-jour et moins de deux jours par semaine. (Photo: Statec)

Le taux de satisfaction le plus élevé pointe chez les personnes en télétravail entre un demi-jour et moins de deux jours par semaine. (Photo: Statec)

L’institut remarque aussi des différences par secteur d’activité: les indépendants, les personnes actives dans des organisations internationales et celles travaillant dans le secteur public ont davantage de chance d’être satisfaites que la moyenne. Ce n’est, par contre, pas le cas des cols bleus non qualifiés, des salariés dans les secteurs de l’information et de la communication, dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques, ainsi que celles qui travaillent plus de 45 heures par semaine ou 16 heures hebdomadaires en télétravail.

Moins de temps de déplacement, plus d’heures supplémentaires

L’étude montre également qu’à côté des avantages comme le gain de temps de déplacement et le meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle, le télétravail revêt quelques inconvénients. Les personnes en télétravail prestent en moyenne 4 heures de plus par semaine que les autres et, le plus souvent, en soirée et durant le week-end. À titre de comparaison, 55% des télétravailleurs dépassent leurs créneaux horaires contre 33% des travailleurs en présentiel.

Le confinement a quelque peu gommé l’écart en matière d’accès au télétravail entre les personnes ayant un niveau d’éducation élevé et celles ayant fait moins d’études. Avant la crise sanitaire, les titulaires d’un diplôme universitaire étaient presque trois fois plus susceptibles de télétravailler que ceux ayant un diplôme inférieur. Mais le recours à ce processus a fortement varié d’un secteur à l’autre. Si, dans le secteur public, le télétravail se situait en dessous de la moyenne, il a atteint 75% pendant la crise sanitaire et même 96% dans l’enseignement.

Dans l’ensemble, les indépendants sont plus susceptibles d’exercer en télétravail que les salariés, et l’accès au télétravail est plus marqué dans les domaines de l’information et de la communication, des activités extraterritoriales et des activités spécialisées scientifiques et techniques.

Accessibilité au télétravail par activité. (Photo: Statec)

Accessibilité au télétravail par activité. (Photo: Statec)