À la reprise de sa cotation, le titre de Solutions 30, spécialiste de la fibre optique et des compteurs intelligents, a perdu plus des trois quarts de sa valeur. (Photo: Shutterstock)

À la reprise de sa cotation, le titre de Solutions 30, spécialiste de la fibre optique et des compteurs intelligents, a perdu plus des trois quarts de sa valeur. (Photo: Shutterstock)

Solutions 30 a fini par publier ses résultats annuels pour 2020, au beau milieu du week-end de la Pentecôte. Sans la validation d’EY, qui dénonce le flou dans lequel elle a dû travailler et d’éventuelles anomalies impossibles à détecter ou à corriger.

Après deux ans de polémique avec le fonds activiste américain Muddy Waters, Solutions 30 a rendu son rapport annuel pour 2020… dimanche, au beau milieu du week-end de la Pentecôte.

Si le groupe spécialisé dans la pose de compteurs intelligents et de fibre optique se dit conforté dans les chiffres qu’il avait déjà annoncés, il publie aussi la position d’EY.

«Le groupe ne nous a pas communiqué certaines informations nécessaires à la réalisation de notre audit», dit EY. «Dans ce contexte, nous n’avons pas pu recueillir des éléments probants suffisants et appropriés justifiant la nature, la substance, la valeur et la conformité avec les lois et règlements de certaines transactions réalisées par le groupe et déterminer si ces transactions ont été conclues avec des parties liées, y compris les membres de la direction. De plus, le groupe n’a pas donné suite à nos demandes de diligences complémentaires en lien avec les travaux d’investigation diligentés par le conseil de surveillance. Nous n’avons pas reçu, de la part de personnes responsables du groupe, toutes les déclarations écrites que nous avons demandées. En raison de ces circonstances, nous avons conclu que les incidences éventuelles sur les états financiers consolidés d’anomalies non détectées pourraient être à la fois significatives et avoir un caractère diffus. Par conséquent, nous n’avons pas été en mesure de déterminer si des ajustements significatifs auraient pu, le cas échéant, s’avérer nécessaires sur les états financiers consolidés du groupe au 31 décembre 2020.»

Des points que la société réfute un par un dans le même communiqué officiel, en expliquant que les auditeurs avaient eu accès à bien plus de documents que ne le prévoie leur cadre habituel d’audit, que les discussions entre Solutions 30 et EY se sont soldées par un désaccord et que toutes les transactions avec des parties liées ont été effectuées «à des conditions normales de marché» et qu’elles se trouvent à la page 17 du rapport annuel.

«La totalité des interventions du groupe sont gérées de manière centralisée, avec une traçabilité sur l’ensemble de la chaîne, de l’ordre de mission à sa facturation auprès des clients ‘grands comptes’», répond encore le groupe, selon lequel sa trésorerie au 31 décembre atteint 159 millions d’euros.

, les revenus du groupe se sont montés l’an dernier à 819,3 millions d’euros (contre 691,4 millions l’année précédente), dont 136,3 du Benelux. S’il explique compter sur près de 16.000 experts, il comptait 7.311 employés l’an dernier.

Vendredi soir, le groupe avait annoncé la reprise de la cotation lundi matin. Lundi, le titre a perdu près de 80% de sa valeur après les annonces du week-end, cotant à 2,4 euros – contre 20 euros avant les accusations d’irrégularités comptables et de blanchiment par un premier rapport anonyme, puis par celui de Muddy Waters.