Kim Bäcker est premier répondant au sein du Corps grand-ducal d’incendie et de secours (CGDIS), ce qui signifie qu’il travaille chez les pompiers, mais aussi dans les services d’ambulance. Le CGDIS compte environ 4.000 pompiers actifs, parmi lesquels beaucoup, contrairement à lui, sont des volontaires.
«Il y avait beaucoup d’incertitude», explique-t-il à Delano quant au début de la pandémie, alors que l’on connaissait peu le coronavirus, sa transmissibilité et ses dangers. Mais ce n’est que lorsque les premiers patients sont décédés et qu’amis et membres de la famille ont contracté le virus que Kim Bäcker a commencé à avoir peur de l’attraper.
«On ne sait pas quels sont les effets sur le long terme.» Un de ses collègues qui a été diagnostiqué positif au Sars-CoV-2 n’a toujours pas complètement retrouvé le goût ni l’odorat, deux mois plus tard.
L’homme de 29 ans a appris à respecter le virus, mais aussi à ressentir une empathie certaine envers les patients dont il s’occupe en sa qualité d’ambulancier. «C’est comme s’ils avaient honte», explique-t-il. Le port d’une combinaison de protection, d’un masque et de lunettes ne rassure pas non plus. «Vous avez l’impression d’être un extraterrestre. Il est difficile de parler à un patient normalement.»
La vie au poste d’urgence de la Ville de Luxembourg, où il est basé, a également changé. Tout au long de sa garde de 12 heures, le personnel porte des masques. Les contacts entre collègues sont limités. Entre deux appels, Kim Bäcker avait l’habitude de faire de l’exercice sur place, mais cela est désormais compliqué.
Malgré les restrictions, la camaraderie au sein de son équipe de 35 premiers répondants n’a pas souffert. «Les gens savent s’adapter et nous en profitons au maximum», explique-t-il, «mais c’est une situation à laquelle on ne s’habitue jamais vraiment».
Kim Bäcker dénombre seulement trois ou quatre malades au sein de son équipe depuis le début de la pandémie. «Le CGDIS prend les bonnes mesures pour que tout le monde puisse vivre cela de la manière la plus sûre possible», assure-t-il. «Nous prenons cela au sérieux parce que nous voyons à quel point les gens vont mal, que ce soit les jeunes ou les personnes âgées.»
Il précise que ces dernières sont généralement plus touchées parce qu’elles ont des conditions préexistantes, des poumons et un cœur affaiblis avec l’âge. Mais il a également vu des jeunes, dans la quarantaine ou même dans la vingtaine, lutter contre la maladie.
Les services ambulanciers sont particulièrement concernés par les nouvelles mesures de sécurité. Les véhicules sont désinfectés après avoir transporté un patient confirmé Covid-19, les laissant hors service pendant plusieurs heures. Une désinfection plus approfondie a lieu après un cas suspect. «Tout prend beaucoup plus de temps», résume Kim Bäcker, mais il n’y a pas eu de pénurie de véhicules et de personnel disponibles.
«Ce n’est pas facile. Cela fait un an que ça dure», admet Kim Bäcker à propos de la fatigue pandémique. Pour équilibrer le stress au travail, il aime sortir dans la nature, plus facile maintenant que le printemps arrive. «Bien sûr, j’ai hâte de faire des choses avec des amis, de sortir, de retrouver un sentiment de normalité.»
D’ici là, il estime que les règles en place sont là pour protéger tout le monde. «Il est important de rester unis et de respecter les mesures.»