Catherine Bourin (Association des Banques et Banquiers Luxembourg).  (Photo: DR)

Catherine Bourin (Association des Banques et Banquiers Luxembourg).  (Photo: DR)

En amont du 10x6 Entrepreneurship: 10 CSR Strategies organisé par le Paperjam + Delano Club le jeudi 21 octobre, Catherine Bourin, membre de la direction de l’Association des Banques et Banquiers Luxembourg (ABBL), partage sa vision de la RSE.

On parle beaucoup de RSE mais cet acronyme peut prendre plusieurs formes dans l’imaginaire commun. Comment le définiriez-vous?

. – «La RSE est aujourd’hui le témoin d’un changement fondamental au sein de notre société contemporaine selon lequel la recherche du profit ne peut pas être réalisée de manière aveugle, c’est-à-dire sans prendre en compte l’environnement dans lequel elle progresse. C’est ainsi que chaque entreprise aujourd’hui définit ses valeurs propres, sa raison d’être et construit sa réputation en agissant en conformité avec celles-ci. Elle se forge ainsi une image et bâtit la confiance sur laquelle reposent tant ses clients que ses employés.

La définition par une entreprise de sa stratégie RSE est en phase avec ces valeurs sans quoi elle risque de n’avoir qu’un impact limité. L’idée de base est pour chaque entreprise de mesurer les impacts (positifs et négatifs) de ses activités sur l’environnement et sur la société. En réduisant ses impacts négatifs et accroissant ses impacts positifs, elle crée de la valeur.

De plus en plus, consommateurs comme salariés, s’intéressent aux valeurs véhiculées par les produits qu’ils achètent et l’entreprise dans laquelle ils travaillent. Prenons une image: si l’on considère que les salariés sont les briques d’une maison, la RSE en est le ciment. C’est en effet le reflet de son ADN et de sa culture d’entreprise qui va souder tous les employés qui tendent vers un même but.

Penser RSE est-il devenu une obligation pour les entreprises aujourd’hui?

«Légalement parlant, il ne s’agit pas d’une obligation puisqu’elle n’est pas inscrite dans la loi et reste donc en principe une approche volontaire. Néanmoins, de plus en plus, les entreprises adoptent une approche RSE comme «carte de visite» permettant de s’identifier auprès du grand public, des clients (pour mieux vendre leurs produits) et des futurs talents à recruter, qui souhaitent de nos jours intégrer une entreprise dans laquelle ils reconnaissent leurs propres valeurs. Ainsi, si la RSE n’est pas une obligation, elle tend à le devenir pour toute entreprise qui se veut “responsable”: en affirmant leur responsabilité sociale, les entreprises vont au-delà des exigences légales et réglementaires, en s’engageant à respecter des normes liées à la protection de l’environnement et au respect des droits fondamentaux.

La réputation est un élément clef de la stratégie d’une entreprise. La RSE peut à ce titre aider les entreprises à se forger une image positive et contribuer au maintien d’une bonne réputation. Toutefois, ce ne doit pas être qu’un instrument marketing au risque de voir cette réputation s’effondrer si les produits et services offerts ne sont pas en phase avec sa stratégie RSE, ni sa politique de gestion du personnel d’ailleurs.

À quoi pourrait ressembler le futur de la RSE selon vous?

«Le futur idéal de la RSE serait le fait qu’il n’y ait plus besoin d’en parler parce que toute entreprise l’intègre dans sa stratégie et sa raison d’être, dès sa création. Elle peut, et doit d’ailleurs, prendre des visages différents en fonction de son objet social, l’une axant sa responsabilité plus sur les aspects environnementaux, l’autre sur la dimension sociale, tout étant fonction de son domaine d’activité. Elle n’est certainement pas une mode éphémère, car elle est réellement amenée à s’ancrer dans les stratégies de toute entreprise.»

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