Penser RSE est-il devenu une obligation pour les entreprises aujourd’hui?
. – «J’ai toujours eu comme devise de faire en sorte que ‘ce que je fais aujourd’hui n’affecte pas ce que je léguerai à mes enfants’. En tant que patron, je traduis cela économiquement, socialement et environnementalement par ‘préserver l’emploi, ne pas épuiser les ressources et proposer des installations raisonnées qui sont au service du bien-être du client’.
Personnellement, je vois donc la RSE comme une nécessité morale, un engagement, plus que comme une obligation. Mais l’urgence climatique, qui symbolise la menace actuelle, questionne nos entreprises jusque dans la gestion de leurs flux de matières et d’énergie, pour faire court. J’interprète cela plutôt comme autant de signaux qui nous invitent à repenser ou affiner nos modèles, plus en accord avec les réalités de notre écosystème d’aujourd’hui. En termes d’entrepreneuriat, j’appelle cela une opportunité.
La RSE, une réelle situation de «win-win-win» pour les entreprises et leurs performances, la société et l’environnement?
«C’est une vision qui est séduisante… être gagnant sur tous les tableaux! Prospérer en tant qu’entreprise tout en ayant un impact positif sur le volet social et le volet environnemental, tout cela dans une perspective de progrès sociétal. Oui, les 3 P (planet, people, profit, ndlr) sont enthousiasmants, même s’il ne faut pas se prêter à trop de naïveté. Car qui dit win dit mesurer le win. Nous sommes habitués à mesurer le win économique. Mais qu’en est-il du win pour les questions rattachées au social (pensons ici au travail des enfants, à la question du gender…) et à l’environnemental. À nous d’être créatifs et de faire preuve de capacité d’innovation. Le triple win, c’est le pari du futur.
À quoi pourrait ressembler le futur de la RSE selon vous?
«Le futur de la RSE? C’est en même temps son origine, non? À savoir le développement durable, dans le sens littéral du terme. Aujourd’hui, la RSE résonne comme une prise de conscience. La logique veut qu’une fois intégrée dans nos visions entrepreneuriales, cette responsabilité fasse office d’une forme d’intelligence collective, balisée comme il se doit par un système référentiel. Avec bien entendu en ligne de mire une meilleure distribution des profits dégagés par l’Activité Humaine, avec des majuscules. Nous sommes donc entrés dans une période où, et cela est particulièrement pertinent pour la place financière qu’est le Luxembourg, il convient non seulement d’imaginer de nouveaux business models, mais aussi de les développer et de les implémenter par le biais d’une politique économique doublée d’une politique volontariste de financement solide, intelligible et intelligente.
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