L’Unicef demande un plan pour la santé mentale des jeunes au Grand-Duché. (Photo: Shutterstock)

L’Unicef demande un plan pour la santé mentale des jeunes au Grand-Duché. (Photo: Shutterstock)

16,5% des jeunes de 10 à 19 ans souffriraient de troubles mentaux au Luxembourg, selon l’Unicef. Une situation qui ne risque pas de s’améliorer avec la crise sanitaire, craint l’association.

Un jeune sur cinq déclare se sentir déprimé ou n’avoir rien envie de faire. Tel est le résultat d’un sondage mené par l’Unicef dans 21 pays au premier semestre 2021, dont la France, où le taux s’élève à 24%.

Un chiffre que la crise sanitaire a peut-être influencé. Il inquiète en tout cas l’association, qui estime que «les enfants et les jeunes pourraient ressentir les effets du Covid-19 sur leur santé mentale et leur bien-être pendant de nombreuses années».

13% dans le monde, 16,5% au Luxembourg

Cela ne date pas de la pandémie. Dans son étude mondiale, l’Unicef compte 166 millions de jeunes de 10 à 19 ans présentant un trouble mental, soit 13% d’entre eux, en 2020. Au Luxembourg, ce taux monte à 16,5%, selon des données de 2019. On entend par «problèmes de santé mentale» la dépression, l’anxiété, les troubles bipolaires, les troubles alimentaires, l’autisme, les troubles du comportement, les troubles liés à l’utilisation de substances, le trouble déficitaire de l’attention, le handicap mental et la schizophrénie.

Des données moins récentes – de 2014 – indiquent que 23% des élèves de 12-18 ans se sont déjà sentis si tristes et désespérés qu’ils ont arrêté leurs activités habituelles. 15,2% d’entre eux indiquent avoir sérieusement réfléchi au suicide et 7,7% ont fait une tentative. Une tendance que la crise a aggravée, selon Unicef Luxembourg.

Des mesures concrètes attendues

Alors que seulement 2% des budgets publics dans le monde sont alloués à la santé mentale, l’Unicef cite la London School of Economics, selon laquelle la contribution aux économies perdue en raison des troubles mentaux entraînant handicap ou décès chez les jeunes serait de 337 milliards d’euros par an.

Unicef Luxembourg prône une meilleure information, sur les services d’aide du secteur de la santé mentale et sur le sujet de manière générale, notamment à l’école, ou grâce à plus de statistiques. Un moyen d’éviter la stigmatisation. L’association dénonce également le manque de formation pour les professeurs et d’infrastructures pour accueillir les jeunes. Une autre solution serait la prise en charge des frais de psychothérapie. Elle souhaite aussi que soient mis en place des programmes d’éducation parentale pour aider les familles à créer un environnement positif. Et demande, finalement, une stratégie nationale en faveur de la santé mentale des jeunes, n’ayant «jamais abouti».