La construction du pavillon luxembourgeois à l’Exposition universelle de Dubaï 2020 suit son cours, sans retards et sans dépassement du budget fixé. Sur un site gigantesque occupé par une nuée d’ouvriers.

Les pavillons de l’Exposition universelle de Dubaï, qui sera inaugurée le 20 octobre et durera jusqu’au 10 mars 2021, sortent petit à petit de terre, au cœur d’un site aussi grand que 630 terrains de football.

Un événement qui doit éblouir le monde entier et qui fait l’objet de mille précautions. Prendre des images autres que celles du pavillon luxembourgeois est interdit. Et les responsables Communication de l’organisation veillent au grain, n’hésitant pas à reprendre poliment, mais sans ambiguïté, le photographe qui prendrait trop de libertés.

42.000 ouvriers à pied d’œuvre

Pour le moment, l’endroit est une ruche hérissée de grues. «Nous avons en moyenne entre 30.000 et 35.000 ouvriers sur place. Mais en ce moment, c’est un pic de constructions, ils sont donc 42.000 à travailler. Les équipes, dont celle de l’Administration, qui compte 1.000 employés à elle seule, regroupent 50 nationalités différentes», explique une porte-parole de Dubaï 2020.

Pour faire face aux critiques dont elles ont pu faire l’objet sur d’autres chantiers, les autorités affichent un certain volontarisme. Toutes les entreprises choisies pour travailler sur place doivent respecter une charte éthique, notamment en ce qui concerne les droits des ouvriers. «Et des contrôles ont lieu, de manière très fréquente», confirme Jacqueline Zahlen, du GIE Expo 2020 Dubaï.

500 visiteurs en même temps

Le chantier du futur pavillon du Luxembourg, lui aussi, va bon train. Les murs de béton qui seront enveloppés du ruban de Möbius, en métal, et les espaces intérieurs se devinent de plus en plus clairement. «Le pavillon va bénéficier d’une situation exceptionnelle», explique l’architecte GG Kirchner, du cabinet Metaform, qui en a obtenu la conception. «Nous sommes juste à côté du futur métro. La plupart des visiteurs passeront par cet endroit.»

La capacité d’accueil a donc été une donnée importante du travail des architectes. «Le pavillon pourra recevoir 500 visiteurs en même temps. L’idée est de faire entrer 25 personnes quand 25 sortent», poursuit GG Kirchner. Un espace d’attente a logiquement été prévu, avec de quoi être abrité du soleil. Le temps moyen de la visite est estimé à une durée allant de 15 à 20 minutes.

Pour le moment, aucun retard n’est à déplorer, pas plus qu’un dépassement du budget, de 32 millions d’euros (et non 37 comme annoncé par certains sur place par erreur). Le seul bémol, le désistement des scénographes initialement choisis, n’est plus qu’un mauvais souvenir. C’est Jangled Nerves qui a été désigné pour reprendre ce travail et animer le thème générique qu’est «Resourceful Luxembourg».

Recréer l’odeur du Mullerthal

Et pour vanter les atouts du pays, chaque détail des cinq aspects que sont sa beauté, sa diversité, sa connectivité, son développement durable et son entrepreneuriat, est pensé avec soin.

Ainsi, le puits central accueillera des plantes et des décors rappelant le Mullerthal. Pour immerger complètement le visiteur, un parfumeur est occupé à recréer l’odeur de la Petite Suisse. Là aussi, l’ambition est de surprendre. «Une odeur humide et végétale, comme celle que nous voulons, c’est totalement désarçonnant pour des habitants du Moyen-Orient», commente encore Jacqueline Zahlen.

Quant à l’aspect durable de l’immeuble, les architectes rappellent que «plus de 70% du pavillon sera recyclé par la suite, notamment le béton et l’acier».

Le dernier geste du ministre Étienne Schneider

Dans le cadre de la mission économique aux Émirats arabes unis, plusieurs conventions de partenariats ont aussi été signées, en lien direct avec Dubaï 2020. Entre le commissariat luxembourgeois de l’exposition et Jumeirah Group en ce qui concerne la gestion du restaurant, entre RAK Porcelain et l’École d’hôtellerie et de tourisme du Luxembourg à Diekirch (EHTL), et entre cette même école et l’Emirates Academy of Hospitality Management.

«Pour nous, cette exposition est un événement majeur», explique le directeur de l’EHTL. «Pour les élèves et les professeurs, c’est une reconnaissance. Mais aussi quelque chose qui doit nous rendre plus ambitieux encore pour les années à venir et notre projet scolaire.» Et la préparation a d’ailleurs déjà commencé, avec notamment des cours de «culture arabe» afin que les élèves appelés à venir travailler au restaurant de 50 couverts que le pavillon abritera maîtrisent les us et coutumes locaux.

La visite du Grand-Duc héritier Guillaume et de la mission économique luxembourgeoise a enfin été l’occasion de dévoiler une plaque commémorative. Un événement qui a aussi été le dernier geste officiel d’Étienne Schneider (LSAP) en tant que ministre et vice-Premier ministre, avant son départ le 4 février du gouvernement.