Saisi par l’émotion, Roberto Traversini a éprouvé des difficultés à achever sa courte allocution. (Photo: Paperjam)

Saisi par l’émotion, Roberto Traversini a éprouvé des difficultés à achever sa courte allocution. (Photo: Paperjam)

Le bourgmestre de Differdange a annoncé vendredi matin sa décision de démissionner de son mandat à compter de lundi prochain.

«Je me retire de mon mandat de bourgmestre à partir de lundi», a lancé devant la presse conviée au Aalt Stadthaus de Differdange. «C’est une décision que j’ai prise hier avec ma famille et mes enfants et que j’ai annoncée à l’échevin.»

Visiblement très ému, le bourgmestre confie que cette décision «n’est pas facile», revenant sur ses 14 années à la tête d’une commune pour laquelle il s’est «engagé avec passion». «Nous avons réalisé beaucoup de choses depuis 14 ans.»

Toutefois l’édile ne voyait pas d’autre solution. «Je constate que les citoyens sont de plus en plus exigeants lorsqu’ils accordent leur confiance à l’égard de leurs représentants et en tant qu’homme politique je me dois de montrer l’exemple.»

Je présente mes excuses aux citoyennes et aux citoyens.
Roberto Traversini

Roberto TraversinibourgmestreDifferdange

Revenant sur la polémique des dernières semaines, il confirme que «[s]on retrait politique est la conséquence de reproches qui m’ont été faits ces derniers jours dans l’exercice de mon mandat. Je présente mes excuses aux citoyennes et aux citoyens.»

La voix tremblante, M. Traversini a tenu à rendre hommage à l’administration communale et à souligner «le travail extraordinaire» de son équipe. «Differdange est un melting pot d’idées, de cultures, une ville où il fait bon vivre ensemble», assure-t-il, louant les réalisations de la coalition Déi Gréng-LSAP depuis 2017. «Je lui souhaite beaucoup de succès.»

M. Traversini, qui espérait encore sauver son mandat mercredi en recevant la presse sur la propriété au cœur du scandale, a donc jeté l’éponge, avant tout pour sa famille qui a beaucoup souffert ces dernières semaines.

 Le bourgmestre de Differdange a été mis en difficulté par les révélations concernant une maison de sa commune qui lui a été léguée par un couple qu’il connaissait de longue date et dont il avait la tutelle. Une maison disposant d’un cabanon de jardin dans lequel le bourgmestre a entrepris des travaux d’assainissement sans avoir demandé d’autorisation auprès de l’Administration de la nature et des forêts, alors que ledit cabanon se situe sur une zone protégée Natura 2000. L’autorisation lui a été délivrée a posteriori.

Le Parquet doit se prononcer

L’opposition a également démontré, photos à l’appui, que le bourgmestre a fait appel au CIGL Differdange, qu’il préside, afin de réaliser ces travaux. Ce qui pourrait caractériser un abus de biens sociaux. Il a également demandé à un stagiaire de la commune, dessinateur technique, de dresser les plans de la maison en question, mais aussi de ceux de la maison de sa compagne. Interrogé à ce propos par 100,7 jeudi, il avait affirmé que la commune souhaitait acquérir cette maison, d’où le besoin de plans. Si ce n’était pas le cas, cela constituerait un abus de pouvoir.

Le DP, conduit à Differdange par le conseiller communal François Meisch, avait déposé mardi soir les documents dont il disposait auprès du Parquet de Luxembourg. Ce dernier doit déterminer s’il engage ou non des poursuites pénales. Le LSAP, le DP et déi Lénk ont également rédigé des plaintes séparées auprès de l’Administration de la nature et des forêts.