La hausse des taux semble inévitable. Son tempo pourrait bien être donné à Jackson Hole. (Photo: Shutterstock)

La hausse des taux semble inévitable. Son tempo pourrait bien être donné à Jackson Hole. (Photo: Shutterstock)

De jeudi à samedi, tous les yeux seront fixés sur Jackson Hole, où se tient la traditionnelle réunion des banquiers centraux et où l’on attend des indications sur l’orientation des politiques monétaires pour les prochains mois.

Écrin de verdure niché au cœur des montagnes du Wyoming, Jackson Hole, aux États-Unis, n’est pas seulement le paradis des amateurs de pêche et des randonneurs. C’est aussi là que les principaux banquiers centraux de la planète se réunissent. Et donc le lieu idéal pour adresser un message fort de politique monétaire, car l’ensemble du monde économique et financier écoute. Si les débats sont en général très techniques et réservés aux initiés, les observateurs espèrent toujours que les banquiers centraux délivreront des indications sur leur stratégie future. Voire des annonces majeures comme cela a pu être le cas en 2021, lorsque Ben Bernanke, à l’époque président de la Réserve fédérale américaine, avait fait comprendre à l’auditoire qu’un deuxième «quantitative easing» était à l’ordre du jour, ou encore en 2014, lorsque Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (BCE), avait laissé entendre que son institution allait également expérimenter le «quantitative easing».

À quoi s’attendre pour cette édition? La grande question que se posent les analystes est de savoir quand – et comment – la Fed réduira son soutien à l’économie. L’enjeu? Une Fed moins dépensière signifie moins d’argent en circulation, donc moins de moyens pour soutenir l’économie et les cours des actifs financiers. Les anticipations d’un resserrement de la politique monétaire de la Fed dès la fin de l’année, qui ont fait suite à la dernière publication sur la politique monétaire de la réserve fédérale, ont provoqué un passage à vide sur les marchés lors de la semaine du 16 août. Un mini-krach à relativiser si l’on regarde la progression des marchés, ininterrompue ces derniers mois.

Des arguments de poids pour réduire le soutien monétaire

D’ailleurs, les arguments ne manquent pas en faveur d’une réduction du soutien, au premier rang desquels l’assainissement d’une économie sous assistance depuis très – trop – longtemps. En l’état, les très bons chiffres de l’emploi américain pourraient inciter la Fed a non seulement confirmer sa volonté de remonter ses taux directeurs, mais également à accélérer le mouvement et à commencer dès cet automne une séquence attendue que pour la fin de l’année. L’amélioration de la situation sanitaire – les marchés estiment que le pic de l’épidémie est atteint – pourrait également jouer dans ce sens.

Réponse ce vendredi avec le discours de Jerome Powell, patron de la Fed, sur les prévisions économiques. Qui pourrait être tenté de jouer la prudence et de renvoyer les annonces au 22 septembre prochain, après la réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale.