Pour Nicolas Mackel, le CEO de Luxembourg for Finance, le regain d’optimisme concernant le climat général des services financiers est encourageant. (Photo: Maison Moderne/Olivier Minaire)

Pour Nicolas Mackel, le CEO de Luxembourg for Finance, le regain d’optimisme concernant le climat général des services financiers est encourageant. (Photo: Maison Moderne/Olivier Minaire)

Selon les résultats d’un sondage mené en octobre par LFF auprès de 400 cadres et dirigeants européens de la Place, le climat général des affaires profite d’un léger regain d’optimisme sur fond d’inquiétudes liées aux incertitudes géopolitiques et au changement climatique.

C’est une bonne nouvelle: la confiance des entreprises est en nette hausse par rapport aux 12 derniers mois pour plus de 60% des sondés. Conséquence tangible, plus de la moitié s’attendent à ce que leur organisation augmente les investissements à l’international en 2022, soit 33% de plus qu’il y a un an. 

Pour une place financière internationale, ce qui se passe au-delà des frontières est au moins aussi important que se qui se passe localement.

Ainsi, ce sont les risques «géopolitiques» qui préoccupent les professionnels. 79% d’entre eux se disent préoccupés par la perte d’influence de l’Union européenne et 77% par les incertitudes géopolitiques. Au top 3 des préoccupations vient ensuite le changement climatique, qui amène 77% des financiers à s’interroger. «Les réactions de plus en plus protectionnistes au niveau national sont considérées comme une préoccupation majeure; près de 80% se déclarent inquiets de la fragmentation croissante au sein du marché unique européen. Un sentiment souligné par la nécessité de dépasser les actions nationales menées par les États membres pour se concentrer sur un objectif global européen. Selon les sondés, cela pourrait permettre de surmonter la perte de compétitivité actuellement observée par les acteurs financiers de l’UE sur la scène mondiale», détaille Luxembourg for Finance.

Pour ce qui est des risques macro-économiques émergents, les sondés se disent, sans surprise, préoccupés par l’évolution de l’inflation et la formation de bulles spéculatives.

La guerre des talents toujours d’actualité

Au niveau local, la préoccupation majeure reste la rareté des talents pour 66% des sondés. 51% des personnes interrogées craignent que leur organisation ne soit pas apte à résoudre le problème, contre 44% en avril de cette année.

Si les questions de digitalisation préoccupent 60% des professionnels, ceux-ci estiment que leur organisation est à même de relever les défis. 79% des sondés font confiance à leur organisation pour relever les défis liés à la cybersécurité et 88% des sondés ceux liés au télétravail.

Même optimisme quant aux défis posés par la finance durable: 71% des personnes interrogées font confiance à leur organisation pour parvenir à inclure des considérations ESG dans leurs conseils délivrés aux clients, 64% pour identifier des opportunités d’investissement durable, et 68% pour concevoir des produits durables. «Cependant, la disponibilité de données de qualité en matière de développement durable et la fragmentation des normes restent des préoccupations majeures pour les participants, en accord avec la tendance mondiale», nuance LFF.

Enfin, alors qu’une nouvelle vague de Covid semble se propager en Europe, la pandémie n’est un souci que pour 50% des professionnels de la finance.

«Compte tenu des défis macro-économiques croissants et des voix nationalistes allant à l’encontre du marché unique, il est essentiel que les services financiers de l’Union européenne remplissent leur rôle efficacement pour financer la reprise de manière durable et efficace. À ce titre, le regain d’optimisme concernant le climat général des services financiers est encourageant, car la finance aura un rôle important à jouer dans la reconstruction de l’économie mondiale», analyse Nicolas Mackel, le CEO de Luxembourg for Finance.