Stefan Van Geyt, group CIO au sein de KBL epb. (Photo: Blitz Agency/archives)

Stefan Van Geyt, group CIO au sein de KBL epb. (Photo: Blitz Agency/archives)

Les experts l’annoncent pour bientôt, les professionnels du secteur s’y préparent. La prochaine secousse financière est-elle vraiment inévitable? La réponse de Stefan Van Geyt, group CIO au sein de KBL epb.

Le contexte actuel n’est pas favorable. Pourtant, il n’y a ni signe de crise, ni de récession, mais bien de ralentissement mondial.

Depuis plus de dix ans, l’économie mondiale a progressé à un rythme moyen supérieur à 3%. Les marchés émergents, qui ont connu une hausse de 4,4% en 2018 selon le Fonds monétaire international, ont contribué à ce bon résultat. Les économies avancées ont été moins chanceuses avec une croissance de 1,8%.

Dernièrement, les États-Unis et la Chine ont repris le dialogue sur la guerre commerciale qui les oppose depuis mars 2018. À cause des tensions commerciales, Pékin a pris un coup sur la tête. Les chiffres pour le commerce extérieur au mois de juin sont loin d’être glorieux. Les exportations du pays ont chuté de 1,3% sur un an, en juin. Les exportations ont reculé de 7,3%, un pas en arrière bien plus important qu’attendu par certains experts.

Les indicateurs avancés montrent, non pas les signes d’une récession, mais plutôt d’un ralentissement mondial.
Stefan Van Geyt

Stefan Van Geytgroup CIOKBL epb

Les perspectives économiques mondiales se sont détériorées. De nombreux observateurs y voient des signes de récession se dessiner à l’horizon. Peut-on les croire?

Avant de donner une réponse précise, il faut prendre soin de définir le terme «récession». On l’emploie lorsque deux trimestres consécutifs de croissance négative du PIB sont observés. En d’autres mots, l’économie cesse de croître et commence à se contracter. Les autorités peuvent atténuer la gravité d’une récession en recourant à la politique monétaire, menée par une banque centrale, et à une politique budgétaire mise sur pied par les législateurs.

Dans un contexte de tensions commerciales et bien que la courbe de rendement des taux américains ait commencé à s’aplatir, ce qui laisse à penser l’émergence d’une récession aux États-Unis, les indicateurs avancés montrent, non pas les signes d’une récession, mais plutôt d’un ralentissement mondial. Et cela pour plusieurs raisons.

Les prix du pétrole, actuellement de 60 dollars par baril, ne sont un risque ni pour les consommateurs ni pour les compagnies pétrolières.
Stefan Van Geyt

Stefan Van Geytgroup CIOKBL epb

En ce moment, les niveaux d’endettement des ménages en pourcentage du revenu disponible continuent de baisser, autant aux États-Unis qu’en Europe. L’évolution du marché du travail reste favorable tout comme le niveau de confiance des consommateurs. Les prix du pétrole, actuellement de 60 dollars par baril, ne sont un risque ni pour les consommateurs ni pour les compagnies pétrolières.

Au niveau des politiques monétaires, la Réserve fédérale a été la seule à s’être engagée dans un cycle de resserrement. Les conditions financières se sont nettement assouplies depuis le début de l’année: la Fed a montré qu’elle était prête à intervenir, cette attitude a été interprétée comme un support pour les marchés.

Sur les marchés financiers, nous restons prudents sur la partie actions, après cette hausse en début d’année. Nous pensons que sur le marché obligataire public européen, le risque est plutôt à la hausse de taux longs. En résumé, nous croyons en un ralentissement de la croissance pour les 6 à 12 mois à venir, mais ne prévoyons pas de récession.