Déi Gréng – Paul Zens et Claudie Reyland, coprésidents de la section locale de la ville, entourés de la conseillère communale Linda Gaasch et du conseiller communal et député François Benoy – plaident pour une plus ample participation des citoyens à la conception du futur quartier du stade. (Photo : Matic Zorman/Maison Moderne)

Déi Gréng – Paul Zens et Claudie Reyland, coprésidents de la section locale de la ville, entourés de la conseillère communale Linda Gaasch et du conseiller communal et député François Benoy – plaident pour une plus ample participation des citoyens à la conception du futur quartier du stade. (Photo : Matic Zorman/Maison Moderne)

La section locale de Déi Gréng de Luxembourg réclame une réorientation du projet de construction route d’Arlon alors que sept cabinets d’architecture viennent de voir leurs propositions retenues par le comité de sélection.

Annoncé au  et lancé , le concours d’idées urbanistique pour le développement du quartier du stade a donné lieu à 35 propositions qui ont été examinées par le comité de sélection en janvier dernier. Un comité composé de 17 personnes issues de la Ville de Luxembourg, du ministère de l’Intérieur, du ministère du Logement, de la SNHBM, de l’OAI, de la Congrégation des sœurs franciscaines et de plusieurs experts locaux et internationaux.

Le jury a finalement  qui ont été présentés au Bierger-Center jusqu’au 1er février. «La Ville n’a pour l’instant pas inclus activement les citoyens dans la conception du bâti à venir», déplorent les conseillers communaux Déi Gréng, qui ont exprimé lundi matin leurs revendications pour corriger le tir dans la procédure de choix du projet final pour les 10 hectares idéalement placés.

Le terrain, dont 83% appartiennent à la Ville de Luxembourg, est actuellement occupé par des équipements sportifs, dont le stade Josy Barthel, un terrain de foot, des courts de tennis, un hall omnisport, ainsi que le bâtiment du service Incendie & Ambulances et le service Hygiène, le Recycling Center, une centrale énergétique, une crèche de la Ville et la propriété des Sœurs Franciscaines de la Miséricorde qui héberge, entre autres, un couvent, le foyer pour réfugiés Saint-Antoine et un vaste terrain libre.

Cinq revendications pour un quartier plus écologique et participatif

Déi Gréng réclame une «véritable participation citoyenne», rappelant que leur atelier rassemblant architectes, citoyens, habitants ou futurs habitants à l’été 2018 avait attiré 60 personnes, signe d’un réel intérêt de la population comme des experts. «Il est important que les architectes connaissent les besoins de la population», souligne Paul Zens, coprésident de la section locale Déi Gréng. Aussi, les deux semaines d’affichage au Bierger-Center, «sans campagne d’information», paraissent largement insuffisantes aux Gréng.

Déi Gréng exprime cinq revendications:

- l’organisation d’un «atelier d’idées» réunissant des citoyens (habitants, riverains, futurs habitants, société civile, experts…), conseillers communaux et auteurs des sept projets sélectionnés. Ils appellent aussi la Ville à instaurer un comité de quartier regroupant les habitants et futurs habitants «qui serait son interlocuteur et pourrait aussi réfléchir sur le vivre-ensemble» à développer dans le futur quartier, suivant l’exemple du quartier du Hulsberg à Brême;

- l’aménagement d’une place publique spacieuse: il s’agit d’un élément-clé dans un quartier mixte afin que se côtoient habitants, clients des commerces, salariés travaillant sur place. «Ce sera plus utile que les terrains de tennis prévus dans le cahier des charges mais qui ne seront pas forcément utilisés par les gens du quartier», épingle , conseiller communal et député Déi Gréng;

L’une des grandes faiblesses du cahier des charges actuel est qu’il laisse les cabinets d’architectes travailler trop librement sur le développement du quartier.
François Benoy

François Benoyconseiller communal Déi Gréng, député

- la promotion de nouvelles formes d’habitat: le nouveau quartier est l’occasion rêvée pour Déi Gréng de favoriser des communautés d’habitation ou encore l’habitat intergénérationnel. «Il n’y a pas besoin d’ériger des maisons unifamiliales!», souligne le député écologiste;

- l’attention portée à l’environnement à travers un quartier «écologique ou au moins climatiquement neutre», que ce soit à travers sa gestion de l’eau, la production d’énergie, la construction en bois et la réduction des places de stationnement pour laisser la place à davantage d’espaces verts. «Le cahier des charges ne mentionne aucunement la préservation de la biodiversité», fustige le député;

- et un concept de mobilité bien pensé: «Le tram passera dans ce quartier et amènera ses habitants en quelques minutes au centre-ville», souligne M. Benoy. Un argument de poids pour que le quartier du stade soit estampillé «sans voiture» – tout en convenant qu’«elle reste nécessaire pour de plus longs déplacements ou pour les courses», des besoins qui peuvent être couverts par l’autopartage. Pas de nouveau parking au-delà des 400 places disponibles près du stade, donc, et davantage d’espace pour le vélo et les piétons.

«L’une des grandes faiblesses du cahier des charges actuel est qu’il laisse les cabinets d’architectes travailler trop librement sur le développement du quartier», conclut M. Benoy. «Mais il n’est pas trop tard pour intégrer la population, afin qu’elle s’identifie au projet et bénéficie d’une meilleure qualité de vie.» Sachant qu’une participation citoyenne accrue diminue d’autant les risques de conflit autour du nouveau développement urbain.