Le projet de Metaform Architects prévoit des gradins pour admirer le paysage sur la corniche. (Illustration: Metaform Architects/CityTools/Agence Babylone)

Le projet de Metaform Architects prévoit des gradins pour admirer le paysage sur la corniche. (Illustration: Metaform Architects/CityTools/Agence Babylone)

Suite à la proclamation du résultat de la consultation rémunérée pour le Centre Convict, voici dans le détail la présentation des projets présentés. Aujourd’hui, découvrons le projet de l’équipe menée par Metaform Architects qui a obtenu la troisième place.

Le groupement composé par Metaform Architects, City Tools et l’Agence Babylone a obtenu la troisième place lors de la consultation rémunérée initiée par Lafayette pour concevoir le développement urbain du Centre Convict.

Le projet s’appuie principalement sur le contraste formé entre les deux façades du projet, à savoir la façade ville et la façade corniche. Cette dualité sous-tend la trame urbaine, les typologies d’espaces et de constructions et la programmation envisagée pour ce site.

Photo de la maquette  (Photo: Esther Jansen)

Photo de la maquette  (Photo: Esther Jansen)

Côté ville, le projet propose de structurer une façade rythmée correspondant à cet axe d’importance. Sur le carrefour construit autour de la route d’Esch et de l’avenue Guillaume II, la nouvelle façade offre la structure nécessaire à la transformation potentielle de ce carrefour en place urbaine d’entrée de ville. Par ailleurs, la volonté est de connecter le projet à la ville en prolongeant la trame urbaine à travers le site. Cette démarche permet d’offrir des continuités et des vues longues sur la vallée au départ des rues existantes et structure la composition interne du projet.

De l’autre côté du site, sur la corniche face à la vallée, le projet prend une autre attitude avec une composition plus ouverte. Les fronts bâtis s’écartent des remparts pour libérer une vraie épaisseur à la faveur de l’espace végétalisé de la corniche. On trouve ici des éléments bas, relativement continus, situés sous le niveau de la couronne arborée existante et de cinq volumes fins qui montent ponctuellement.

Afin de répondre aux besoins en mètres carrés demandés par le maître d’ouvrage, et pour libérer l’espace au sol pour la création d’espaces publics généreux, certains volumes montent plus en hauteur.

Trois îlots structurent le site

Le site est structuré à partir de trois larges îlots qui offrent une lecture claire des espaces privés et publics, et accueillent des jardins intérieurs aux dimensions généreuses en leur cœur.

À une échelle plus fine, l’implantation des fronts bâtis vise à créer un rythme et la mise en valeur des immeubles d’angle, par de petits décrochages et la présence d’une nouvelle place à hauteur de la rue du Fort Rheinsheim et du boulevard Joseph II, à la verticale de l’ancien Fort Rheinsheim.

Dans les rues piétonnes du site, des espaces de transition et offrant de l’intimité aux logements situés en rez-de-chaussée surélevé sont créés par une alternance d’avancées et de reculs.

Pour profiter pleinement de la vue sur la vallée, il a été choisi de prolonger le vocabulaire de la forteresse et de créer de petites avancées en belvédère sur la promenade le long de la corniche. Des escaliers et gradins offrent des moments de transition et de repos. Une main courante ludique et pédagogique est mise en place et raconte l’histoire du lieu, explique les points de vue et les différents milieux naturels…

En partie sud-ouest, la promenade rejoint progressivement la rue de la Semois à travers des emmarchements intégrés dans une promenade PMR, agrémentée de jardins potagers et de bassins d’orage paysagers.

Approche paysagère

Les rues du quartier sont réservées aux piétons et fonctionnent comme des allées de parc, irrégulières et largement plantées. Sur un côté, elles sont bordées par des noues qui participent à la gestion des eaux de pluie. Ces dernières sont collectées et drainées pour irriguer les nouveaux milieux naturels développés. De l’autre côté, des jardins surélevés mettent à distance les rez-de-chaussée et peuvent devenir d’éventuels espaces de jardinage proposés aux riverains.

Dans les cœurs d’îlot, on trouve des bosquets naturels qui apportent de la fraîcheur en été, tout en participant à la trame verte du quartier. Bien séparés des espaces publics, ce sont des espaces verts communs mis au bénéfice des habitants. Ils peuvent devenir de nouveaux espaces de rencontre, d’animation ou de détente. Chaque entrée et chaque cage d’escalier donnent simultanément accès à l’intérieur de l’îlot privé et à la rue. L’objectif est de créer un lien entre le bâtiment et l’espace public.

Par contre, le long de l’avenue Marie-Thérèse, le rez-de-chaussée est traité de manière plus dynamique, avec des surfaces commerciales.

Côté corniche, une coupure nette entre le socle (les trois premiers étages) et les tours est matérialisée par un volume légèrement en retrait et transparent. Ces volumes abriteront les espaces communs, accessibles par les habitants.

Les espaces publics accessibles à tous ne sont pas oubliés. Sur l’ensemble du site, plusieurs placettes sont développées. On en trouve une au croisement de l’avenue Marie-Thérèse, du boulevard Joseph II et de la rue du Fort Rheinsheim, qui joue le rôle d’entrée de quartier, située sur les traces de la redoute autrefois présente à cet emplacement.

Une autre placette se trouve au cœur du quartier. Cette placette de proximité accueille des programmes de détente, de jeu et de sport à destination des habitants dans un cadre boisé. Un bassin d’orage paysager devient un jardin en creux et apporte de la fraîcheur.

Enfin, au pied de la chapelle, un parvis fait le lien entre l’hôtel et la promenade le long de la corniche. La vue s’ouvre sur la vallée grâce à un belvédère et accueille à la fois la terrasse du café de l’hôtel et les événements de la chapelle.