Le bureau Christian Bauer & Associés Architectes prévoit des volumes dans la continuité du gabarit en front d’avenue, puis des immeubles plus hauts derrière, avant que les suivants ne redescendent vers la vallée.  (Illustration: Christian Bauer & Associés Architectes – Areal Landscape Architecture – +Impakt)

Le bureau Christian Bauer & Associés Architectes prévoit des volumes dans la continuité du gabarit en front d’avenue, puis des immeubles plus hauts derrière, avant que les suivants ne redescendent vers la vallée.  (Illustration: Christian Bauer & Associés Architectes – Areal Landscape Architecture – +Impakt)

Suite à la proclamation du résultat de la consultation rémunérée pour le Centre Convict, voici dans le détail la présentation des projets présentés. En premier lieu, le projet lauréat, celui du groupement de Christian Bauer & Associés Architectes.  

Le groupement composé de Christian Bauer & Associés Architectes, Areal Landscape Architecture et + Impakt .

«Nous sommes à la fois conservateurs et innovants», a déclaré , lors de la conférence de presse organisée pour présenter les résultats de la consultation. «La question du contexte reste la priorité dans notre approche. Si le noyau du centre-ville est relativement bien préservé, nous sommes ici déjà au bord, ce qui a permis, dans les années 1970, d’avoir une autre attitude que dans le centre-ville, créant une dislocation aussi bien spatiale que volumétrique par rapport au tissu urbain environnant.»

Pour rattraper cela, le groupement propose de recréer un front de rue avec, sur l’avenue Marie-Thérèse, la construction d’immeubles dont la hauteur est similaire à celle des bâtiments situés en face, afin de recréer des îlots et «une impression d’avoir toujours été là».

La forme et la profondeur de ces bâtiments permettent une mixité de fonctions et peuvent intégrer le nouvel hôtel demandé par le maître d’ouvrage, des surfaces de bureaux, des commerces et services en rez-de-chaussée, ainsi que des logements dans les étages. Ces bâtiments dégageront un caractère urbain, avec une géométrie orthogonale et des façades à l’aspect minéral.

Vue de la maquette du projet. (Photo: Esther Jansen)

Vue de la maquette du projet. (Photo: Esther Jansen)

De l’autre côté de la parcelle, le long de la vallée de la Pétrusse, un front de bâtiments n’est pas une proposition pertinente. «Nous avons plutôt conçu une transition progressive sur la parcelle, la forme de la ville européenne se diluant progressivement dans le tissu du parc», explique Christian Bauer. «En deuxième rangée, les bâtiments sont plus hauts, jusqu’à sept étages. Cette densité diminue en allant vers la vallée, où les immeubles redescendent à 4-5 niveaux.»

Côté vallée, la qualité de la vue, l’isolement acoustique et l’ensoleillement ont plutôt conduit les architectes urbanistes à imaginer des immeubles d’habitation. Placées perpendiculairement à la première bande de constructions sur l’avenue, ces résidences suivent la déclivité du terrain, et leur hauteur évolue légèrement à mesure que l’on se rapproche de la vallée. Ces constructions sont plutôt envisagées en bois, pour une intégration plus harmonieuse dans le paysage.

Un quartier animé

«Pour garantir une animation du quartier, une certaine densité est nécessaire. Mais il faut aussi une diversité dans les propositions architecturales. C’est pour cela que nous envisageons que les différents volumes bâtis puissent être réalisés par différents architectes», précise Christian Bauer.

Une nouvelle place est créée pour accueillir les habitants du nouveau quartier, mais aussi toutes les autres personnes de passage dans la ville.

Comme c’est déjà le cas actuellement, le quartier Convict a été pensé de manière à éviter la circulation des voitures en surface. Des cheminements pour piétons et cyclistes relient des placettes, les accès aux différents bâtiments, ainsi que la promenade le long de la corniche. La réduction du nombre de places de stationnement et leur concentration dans un seul et unique parking souterrain sous les bâtiments situés le long l’avenue favorisent le développement d’un quartier à l’abri des nuisances de la ville.

Ce choix d’organisation permet aussi de profiter au maximum de la situation géographique du site, en surplomb de la vallée de la Pétrusse. Pour l’ensemble des bâtiments d’habitation, les rez-de-chaussée ont été pensés de manière à ce qu’ils intègrent des surfaces de taille suffisante pour entreposer les vélos des habitants, et favoriser ainsi cette solution de mobilité.

La proximité des transports en commun (bus et tram), ainsi que la station Vel’oh sur la route d’Esch, offre un large éventail de possibilités en faveur du «vivre sans voiture en ville».

«Par ailleurs, nous prévoyons que les rez-de-chaussée puissent être des espaces animés, qui accueillent du public, en particulier au niveau de la place», souligne Sala Makumbundu, architecte partenaire chez CBA.

La chapelle présente sur le site, qui est protégée par la Commune et en voie de protection au niveau national, forme la charnière entre le nouveau quartier à développer et l’enfilade de villas solitaires en direction du centre-ville. Une proposition visant à mettre le bâtiment sur pilotis pour créer une ouverture vers le quartier et le paysage est envisagée.

Coupes de la chapelle, au rez-de-chaussée et R+1. (Illustration: CBA)

Coupes de la chapelle, au rez-de-chaussée et R+1. (Illustration: CBA)

Le projet peut tout à fait répondre à un développement en plusieurs phases, et permettrait même le maintien des activités de l’hôtel Plaza à moyen terme, si cela est souhaité, offrant ainsi une durée de vie plus longue à ce bâtiment récent.