«La science a dépassé l’industrie.» C’est en ces termes que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a expliqué, mercredi, aux députés européens – réunis en séance plénière au Parlement – .
«Nous avons sous-estimé la difficulté liée à la production de masse» de vaccins, a ainsi admis Ursula von der Leyen. «À juste titre, nous étions tous très concentrés sur le développement du vaccin», a-t-elle rappelé – ce qui a été une réussite, puisque 10 mois ont été nécessaires pour élaborer un nouveau vaccin, là où cela prend normalement 5 à 10 ans.
Malheureusement, «il n’est simplement pas possible de mettre en place un site de production du jour au lendemain», a-t-elle reconnu. De fait, la production de nouveaux vaccins est un processus «très complexe»: ces vaccins intègrent jusqu’à 400 composants, et leur production implique jusqu’à 100 entreprises.
La création d’une «taskforce» a ainsi été annoncée, avec pour objectif d’accroître la production industrielle des vaccins. Sous l’autorité du commissaire en charge du Marché intérieur, Thierry Breton, elle devrait servir à détecter les problèmes et aider à les résoudre. «L’industrie doit s’adapter au rythme de la science», a insisté Ursula von der Leyen.
Contrer les nouveaux variants
En outre, regrettant l’«erreur» de l’épisode irlandais, alors que l’UE avait menacé de rétablir la frontière au sein de l’Irlande pour contrôler la présidente de la Commission a malgré tout confirmé la mise en place du mécanisme de transparence et de contrôle des exportations.
Un nouveau projet, nommé «Hera», devrait aussi voir le jour pour mieux contrer l’arrivée des nouveaux variants: un meilleur séquençage du virus, l’acquisition de produits-clés pour produire davantage de vaccins à ARN messager, et une meilleure coopération entre les secteurs privé et public devraient permettre de s’adapter plus rapidement à ce nouveau danger.