Pour Serge Allegrezza, directeur du Statec, 2022 verra l’inflation refluer au Luxembourg. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/Archives)

Pour Serge Allegrezza, directeur du Statec, 2022 verra l’inflation refluer au Luxembourg. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/Archives)

Sous réserve de la dégradation de la situation sanitaire partiellement prise en compte dans les prévisions, le Statec s’attend à ce que l’économie luxembourgeoise reste résiliente et annonce une croissance de 3,5% pour 2022, et une nouvelle tranche indiciaire pour le quatrième trimestre.

Résiliente, l’économie luxembourgeoise l’aura été. Avec les données du troisième trimestre, l’office statistique luxembourgeois chiffre l’acquis de croissance pour 2021 à 6,9%. Au-delà de la dernière prévision de croissance de 6,8% pour 2021. «Mais acquis de croissance n’est pas croissance acquise», rappelle Bastien Larue, chef de l’unité Conjoncture.

Toutes choses restant égales, le Statec table sur une croissance pour 2021 de 7% désormais. Elle est attendue à 3,5% en 2022.

Cette bonne orientation de l’activité économique se retrouve dans l’évolution des niveaux de confiance des opérateurs économiques. Avec un bémol concernant les ménages, pour qui la hausse des prix constitue une vraie inquiétude.

Sur la question centrale de l’évolution de l’inflation – 3,6% en octobre au Luxembourg et 4,1% pour la zone euro –, , le directeur du Statec, rejoint le camp de ceux pour qui «l’actuelle hausse des prix à la consommation est un phénomène temporaire de rattrapage dû à la vigueur de la reprise de l’activité mondiale, aux goulets d’étranglement dans les chaînes de production et de transport internationales et à une demande exceptionnelle de carburants».

Nouvel index conforté

Le Statec s’attend à ce que l’inflation reflue tout au long de 2022 «sur fond d’un essoufflement de l’impact haussier des prix de l’énergie» et révise ses prévisions pour 2021 et 2022 à un niveau de 2,5%. Un essoufflement qui n’empêchera pas une prochaine tranche indiciaire de tomber au quatrième trimestre de 2022.

Le marché du travail profite de la conjoncture, avec à la clé «une progression de l’emploi de près de 3% en 2021 et 2022 et un chômage qui diminuerait à 5,2% de la population active en 2022».

Quant aux finances publiques, le rétablissement sera plus rapide que prévu. «Après un déficit de 3,5% du PIB en 2020, le solde public devrait être très proche de l’équilibre cette année, puis remonter à + 1,4% en 2022.»

Des finances publiques qui devraient profiter, du moins dans un premier temps, de l’accord mondial de réforme de la fiscalité des entreprises multinationales qui doit entrer en vigueur en 2023. Le surplus de recettes fiscales tel que calculé par le Statec atteindrait 6,4 milliards d’euros. Mais un surplus dont la pérennité ne serait pas assurée. Le Statec s’attend à des réactions de multinationales et des adaptations des taxations par pays, avec comme conséquence que «le Luxembourg perde une partie de son attrait fiscal dans un monde post-réforme».

Les prévisions du Statec en un coup d’œil. Statec

Les prévisions du Statec en un coup d’œil. Statec

Toutes ces prévisions sont issues d’un scénario central dans lequel les restrictions sanitaires seront progressivement levées. Dans ce narratif, les principales menaces sont une surépargne qui continue de s’accumuler et une baisse de l’activité et de la consommation pour cause de pénuries et de hausses des prix.

Fait positif, dans tous les scénarios, la reprise sera plus prononcée au Luxembourg qu’à l’étranger et les séquelles structurelles seront moindres.