La Commission annonce une croissance de 5,8% pour le Luxembourg en 2021. (Photo: Shutterstock)

La Commission annonce une croissance de 5,8% pour le Luxembourg en 2021. (Photo: Shutterstock)

Selon la Commission européenne, l’économie européenne rebondit plus vite que prévu. Bruxelles table sur une croissance de 5% en 2021, de 4,3% en 2022 et de 2,5% en 2023. La croissance de la zone euro suit la même trajectoire, mais ralentirait en 2023 à 2,4%.

Ce qui surprend la Commission, c’est le rythme actuel de la croissance. Au deuxième trimestre, elle a atteint 14%, record absolu. Et au troisième trimestre, «l’économie de l’UE a retrouvé son niveau de production d’avant la pandémie et est passée d’une phase de reprise à une phase d’expansion». C’est la demande intérieure qui est le moteur de cette expansion, bien aidée par la reprise du marché du travail. Au deuxième trimestre, l’économie de l’UE a créé environ 1,5 million de nouveaux emplois. «Toutefois, les effectifs totaux de l’UE étaient encore 1% inférieurs à leur niveau d’avant la pandémie», pondère la Commission.

Selon les prévisions, le taux d’emploi dans l’UE devrait croître de 0,8% cette année, de 1% en 2022 et de 0,6% en 2023. Il devrait dépasser son niveau d’avant la crise l’année prochaine et passer à une phase d’expansion en 2023. Le taux de chômage dans l’UE devrait passer de 7,1% cette année à 6,7% puis 6,5%, respectivement en 2022 et 2023. Dans la zone euro, les prévisions annoncent des taux de 7,9%, 7,5% et 7,3% pour ces trois années.

Ce boom de la croissance a un impact bénéfique sur les déficits publics. Après avoir atteint 6,9% du PIB en 2020, le déficit agrégé de l’UE devrait atteindre 6,6% en 2021 puis 3,6% en 2022 et 2,3% en 2023, au fur et à mesure de la disparition des mesures de soutien. «Après avoir atteint environ 92% dans l’UE (99% dans la zone euro), le ratio d’endettement agrégé devrait globalement se stabiliser cette année et commencer à diminuer en 2022 et atteindre 89% du PIB en 2023 et 97% dans la zone euro», ajoute la Commission.

Une inflation jugée temporaire

L’inflation est actuellement le facteur le plus surveillé. Tout comme la BCE, la Commission parle de «tensions temporaires». «Après avoir été contenue pendant plusieurs années, l’inflation connaît une accélération au-delà des prévisions, qui a accompagné la forte reprise de l’activité économique dans l’UE et de nombreuses économies avancées. L’inflation annuelle dans la zone euro est passée d’un niveau négatif de -0,3% au dernier trimestre 2020 à un taux de 2,8% au troisième trimestre 2021. En octobre, elle s’est établie à 4,1%. Cette forte reprise de l’inflation est principalement due à la flambée des prix de l’énergie, mais semble également liée à un large éventail d’ajustements économiques de l’après-pandémie, ce qui donne à penser que les niveaux élevés actuels sont en grande partie temporaires», détaille-t-elle.

L’inflation dans la zone euro devrait culminer à 2,4% en 2021, avant de retomber à 2,2% en 2022 et à 1,4% en 2023 avec la stabilisation progressive des prix de l’énergie. Dans l’UE, l’inflation devrait s’établir à 2,6% en 2021, à 2,5% en 2022 et à 1,6% en 2023.

Le tableau de bord macroéconomique du Luxembourg témoigne de la bonne santé du pays. (Données: Commission européenne)

Le tableau de bord macroéconomique du Luxembourg témoigne de la bonne santé du pays. (Données: Commission européenne)

Cette dynamique de croissance se retrouve au Luxembourg, dont le PIB réel avait déjà retrouvé son niveau d’avant-crise avant la fin de 2020. La Commission table sur 5,8% de croissance en 2021, sur une baisse de l’inflation qui devrait repasser sous la barre de 2% fin 2022 et sur une stabilisation de la dette à 25,4% du PIB. La Commission pointe de nouveau «les mesures de soutien du gouvernement aux entreprises et aux ménages, les bonnes performances des secteurs de l’information et de la communication et des transports, et l’important secteur financier du pays, qui a été moins touché par la crise que les services basés sur les contacts».

À tout scénario macroéconomique, ses incertitudes. La reprise de la pandémie et la persistance de difficultés d’approvisionnement sur certains biens et matières premières sont les principales identifiées.

Les prévisions de croissance de la Commission pour toute l’Union se consultent .