Une des esquisses des futurs vaisseaux de la Force, l’United Sol Federation Combined Fleet, est opposée à des extraterrestres exterminateurs d’humains, les Atrox. (Photo: Pixelmatic)

Une des esquisses des futurs vaisseaux de la Force, l’United Sol Federation Combined Fleet, est opposée à des extraterrestres exterminateurs d’humains, les Atrox. (Photo: Pixelmatic)

L’expérience débutera le 14 janvier prochain. Grâce à la plateforme de levées de fonds luxembourgeoise Stokr, les créateurs d’«Infinite Fleet» tenteront de lever 10,5 millions d’euros pour ce jeu en ligne d’un nouveau genre et promis à un triple A.

Des extraterrestres ont décimé les humains, comme s’ils n’étaient pas capables d’y parvenir tout seuls... Seuls quelques rebelles ont survécu et tentent de leur résister à bord de leurs flottes spatiales «new age». «Infinite Fleet» promet des batailles spatiales fantastiques à des centaines de milliers de joueurs en même temps: des commandants de l’United Sol Federation Combined Fleet opposés à d’affreux Atrox. «Un jeu amené à être un triple A», assure à Paperjam le fondateur et CEO de Pixelmatic, Samson Mow (le triple A définissant la première division des vidéos comme le triple A désigne les pays aux finances les plus saines, ndlr).

So what? Quoi de neuf, là-dedans? À la fin de chaque mission, les joueurs – pardon, les commandants – recevront des primes… sous forme de tokens, de jetons numériques – les INF – avec lesquels ils pourront améliorer leurs vaisseaux, en acheter des plus évolués aux autres membres de la communauté ou même les conserver pour des jours meilleurs, exactement comme les pièces d’or dans l’hôtel des ventes de «World of Warcraft» ou les pierres de Jordanie dans «Diablo II».

À la différence que les tokens de Pixelmatic pourront être échangés sur des marchés secondaires, assurent les créateurs du jeu, dont la première version devrait être accessible à une poignée de pionniers début janvier.

D’autres tokens pour lever des fonds

Ce n’est pas la seule innovation de cette équipe d’une quarantaine de développeurs, graphistes et ingénieurs disséminés entre Shanghai, la France, le Canada et les États-Unis, habitués à travailler en «remote mode». En plein milieu de l’été, la start-up a levé 3,1 millions de dollars au cours d’une levée de fonds privée, en security token. Les EXO, émis sur Liquid Securities, une plateforme de tokenisation de titres construite sur la «sidechain» de bitcoin Liquid, n’ont pas mis 24 heures à trouver preneurs.

«Ce premier tour exclusif a été dirigé par d’éminents leaders de l’industrie de la cryptographie tels que Charlie Lee (le créateur de Litecoin, ndlr), Adam Back (inventeur de Hashcash et CEO de Blockstream) et Max Keizer (fondateur de Heisenberg Capital)», .

Rassurés par la tournure des événements, les promoteurs du jeu lanceront le 14 janvier . Contre leur mise, les investisseurs recevront 20% des bénéfices de la société, via la technologie sécurisée de Stokr et une structure au Luxembourg. Plus des récompenses sont proposées, selon leur niveau d’investissement, avec un ticket star à 500.000 dollars qui permettra d’avoir une famille de vaisseaux à son nom!

Si l’on prend les perspectives de développement du jeu vidéo, ce n’est pas rien: l’industrie du jeu vidéo a généré, cette année, 159 milliards de dollars de recettes à travers les 2,7 milliards de joueurs qui jouent quotidiennement, soit trois fois plus que l’industrie de la musique et quatre fois plus que l’industrie du cinéma.

Pixelmatic, en pleine session de travail, même si la majorité du travail se fait en «remote mode», sous la conduite de Samson Mow. (Photo: Pixelmatic)

Pixelmatic, en pleine session de travail, même si la majorité du travail se fait en «remote mode», sous la conduite de Samson Mow. (Photo: Pixelmatic)

Les joueurs achètent moins de jeux mais y jouent plus longtemps. «On voit qu’avec le Covid et le confinement, les statistiques du jeu vidéo explosent», commente le CEO de Stokr, Arnab Naskar. «Le jeu est devenu un outil d’interaction sociale. Je vois, pour les fêtes de fin d’année, des gens organiser des ‘gaming parties’» pour compenser l’absence de fêtes comme elles ont lieu en général.

Ce qui fait dire aux créateurs du jeu qu’il fallait avoir une vision à long terme. Exactement de la même manière que les mineurs de bitcoins acquièrent de nouvelles «pièces», selon un rythme écrit à l’avance. L’INF, cinquante fois plus doté que le bitcoin, continuera à être délivré longtemps sur «Infinite Fleet»… même si les pionniers risquent fort de se retrouver très vite avec un avantage comme ceux qui ont miné les premiers bitcoins. De quoi assurer une vingtaine d’années de rentrées d’INF.

Mais ils seront automatiquement embarqués dans une autre aventure, celle du jeu, explique Samson Mow, «où ils pourront tester et avoir leur mot à dire, avec des droits équivalant quasiment à ceux des producteurs du jeu eux-mêmes», là où d’autres se contentent de répondre aux bugs ou à des sondages. Et vu le «pedigree» de l’équipe que Mow a réunie – que ce soit le concepteur de systèmes en chef d’«Age of Empires», Jason Lee, le directeur artistique technique d’«Age of Empires IV», Wayne Wong-Chong, ou ces ex-Microsoft, ex-Nintendo ou ex-IA –, assister à la naissance d’un triple A de l’intérieur sera une expérience inédite.