La directrice du Bureau des affaires spatiales des Nations unies (UNOOSA), Simonetta Di Pippo, et la ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire du Luxembourg, Paulette Lenert, ont signé leur premier accord de financement pour aider les pays à se doter d’une loi de l’espace. (Photo: Paperjam)

La directrice du Bureau des affaires spatiales des Nations unies (UNOOSA), Simonetta Di Pippo, et la ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire du Luxembourg, Paulette Lenert, ont signé leur premier accord de financement pour aider les pays à se doter d’une loi de l’espace. (Photo: Paperjam)

Le lancement de la NewSpace Conference, mercredi, au Centre de conférences du Kirchberg, a vu les annonces s’enchaîner: un accord du Luxembourg pour aider les États qui n’ont pas de loi de l’espace, le retour de Deep Space Industries et la création d’un nouvel accélérateur de l’espace.

«Je ne comprends pas pourquoi ces conférences ont besoin de ministres qui n’ont aucune compétence pour en parler.» Le ministre de l’Économie donne le ton.

Dans son introduction de la NewSpace Conference, un concept qui existe depuis 14 ans et depuis quelques années au Luxembourg, préfère rappeler les différents succès du Luxembourg dans l’histoire économique moderne. L’acier. Le secteur bancaire. SES.

«Ce qui est sûr, c’est que si vous implantez votre société ici, si vous développez votre business ici, vous faites le bon choix: le gouvernement est entièrement concentré sur l’idée de faire de sa stratégie un succès.»

Le cadre juridique, base pour rassurer

«La première chose dont on s’est aperçu, c’est qu’on avait besoin d’un cadre juridique. Les start-up pour développer leur société, et les investisseurs pour être rassurés sur le business model. Nous avons décidé de le mettre en place. Nous étions le deuxième pays après les États-Unis à le faire. Cela montrait que nous étions sérieux avec notre initiative. Puis, nous avons discuté avec l’Université du Luxembourg pour avoir un master, puis deux. Nous avons eu huit fois plus de candidatures que de places, ce qui montre l’intérêt des jeunes. Nous avons créé l’Agence spatiale du Luxembourg il y a un an, pas comme la Nasa, mais pour aider les sociétés», a précisé le ministre de l’Économie.

«Nous allons lancer notre fonds d’investissement, avec des investisseurs privés et le gouvernement, avant la fin de l’année.» Le fonds, espéré pour ce rendez-vous, n’est donc toujours pas lancé officiellement. Il sera une combinaison d’investisseurs privés et de l’État. Il devrait tourner autour de 70 millions d’euros.

«Deux semaines, nous avons annoncé notre Space Resources Research Centre, auquel l’Agence spatiale européenne veut se joindre. Il y a une réunion à la fin du mois à Séville, et je ne doute pas que cela avancera», a aussi dit M. Schneider.

La coopération, ou comment montrer patte blanche

«Cela montre que nous voulons coopérer avec vous et avec d’autres pays, d’autres gouvernements. C’est trop gros pour Luxembourg, nous avons à trouver des partenaires, comme les États-Unis, le Portugal ou la Pologne. Même Wilbur Ross est venu signer cet accord ici, alors que normalement, nous devons aller aux États-Unis pour signer cet accord, et encore avec un sous-sous-secrétaire…»

«J’espère que le luxembourgeois sera le langage de l’espace», conclut le ministre.

C’est aussi pour cela que, deux heures plus tard, la ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire du Luxembourg, , et la directrice du Bureau des affaires spatiales des Nations unies (UNOOSA), Simonetta Di Pippo, ont signé leur premier accord de financement visant à soutenir le nouveau projet de l’UNOOSA, intitulé «Space Law for New Space Actors».

Le projet «Space Law for New Space Actors» offrira aux États membres des Nations unies un renforcement ad hoc des compétences en matière de rédaction de législations spatiales nationales et/ou de politiques spatiales nationales conformes au droit spatial international, afin de promouvoir la viabilité à long terme des activités spatiales extra-atmosphériques.

Le traité sur les principes régissant les activités des États en matière d’exploration et d’utilisation de l’espace extra-atmosphérique, y compris la lune et les autres corps célestes (traité sur l’espace extra-atmosphérique), qui a célébré son 50e anniversaire en 2017, sert de fondement au droit international de l’espace. C’est la base de la stratégie luxembourgeoise qui a entrepris, depuis le début de son initiative, de rallier le plus d’États possible à son interprétation du texte, et le Luxembourg y consacrera 500.000 euros sur deux ans.

D’autres pays devraient prochainement rejoindre cette initiative, ont indiqué la représentante des Nations unies et la ministre, au cours de la conférence de presse. Au Kenya, le lancement du premier satellite gouvernemental avec l’appui de l’agence spatiale japonaise a obligé le gouvernement kényan à se doter d’une loi pour inscrire ce satellite sur le registre des objets de l’espace, a expliqué Mme Di Pippo.

Le satellite présent dans 40% des finalités des ODD

«La recherche a montré qu’environ 40% des 169 finalités visées par les 17 objectifs de développement durable (ODD) bénéficiaient de l’utilisation de satellites. Ce projet novateur et prospectif a pour but d’inclure les pays en développement et les pays les moins développés afin de leur donner une chance de participer aux discussions sur le droit de l’espace et de faire partie des ‘new space actors’ dans le cadre du droit international de l’espace», a commenté Mme Lenert.

«Ce projet n’aurait pas pu mieux tomber: aujourd’hui, un nombre sans précédent de pays accèdent aux activités spatiales et y investissent leur capital politique et économique. Plus de 70 États membres, dont certains des pays les moins développés, mènent actuellement des programmes spatiaux nationaux, et de nombreux autres commencent à explorer la possibilité d’activités spatiales dans un avenir proche. Il est par conséquent impératif de sensibiliser davantage au cadre normatif régissant les activités spatiales et d’inciter à y adhérer. Nous sommes extrêmement reconnaissants au gouvernement du Luxembourg pour son soutien pour rendre possible ce projet», a dit Mme Di Pippo.

Deux autres annonces

Le début de la conférence a aussi été l’occasion d’apprendre le retour de Deep Space Industries au Luxembourg, qui s’apprête à lancer une plate-forme à Belval, avec cinq employés. Rachetée l’an dernier par Bradford Space, elle était une des premières start-up repérées par le ministre de l’Économie.

Pavlo Tanasyuk, le fondateur et CEO de SpaceBit, a aussi annoncé le lancement d’un accélérateur de start-up de l’espace au Luxembourg. L’appel à candidatures sera lancé début janvier pour deux cycles annuels de six semaines pour des start-up en «early stage».