Une espèce d’abeille et de papillon sur dix est au bord de l’extinction, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature. (Photo: Irwin Seidman)

Une espèce d’abeille et de papillon sur dix est au bord de l’extinction, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature. (Photo: Irwin Seidman)

Les insectes pollinisateurs, essentiels à l’équilibre des écosystèmes et à l’économie, connaissent, du fait de l’activité humaine, une menace d’extinction. Le gouvernement a donc lancé un premier plan national pour la préservation des insectes pollinisateurs, qui couvrira la période 2021-2026.

Abeilles sauvages, syrphes, mouches, papillons, scarabées: les insectes pollinisateurs font l’objet d’une disparition massive. Ainsi, une espèce d’abeille et de papillon sur dix est au bord de l’extinction, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Et le Luxembourg n’est pas épargné par ce phénomène.

D’où la nécessité du plan national d’actions pour la préservation des insectes pollinisateurs adopté en cette fin d’année par le gouvernement. Mis en œuvre pour la période 2021-2026, il s’agit d’un premier plan dans ce domaine, avec 21 mesures concernant aussi bien le secteur public, l’économie, que la société civile, prévient le ministère de l’Environnement, dans un communiqué publié le lundi 13 décembre.

L’enjeu est de taille: 80% des cultures dans le monde dépendent fortement de la pollinisation par les insectes pollinisateurs, qui contribuent ainsi à plus du tiers de notre alimentation à l’échelle mondiale. Ils constituent aussi une source de nourriture pour de nombreuses espèces, telles que les chauves-souris ou les oiseaux. L’Union européenne estime ainsi leur valeur économique à 14,2 milliards d’euros.

L’activité humaine en cause

Les activités humaines sont incontestablement à l’origine de ce déclin. La perte des habitats naturels par fragmentation et dégradation, les pratiques agricoles intensives, l’utilisation de pesticides, les maladies et les espèces exotiques envahissantes, ou encore le changement climatique, qui modifie l’équilibre des écosystèmes, constituent certaines des multiples causes expliquant cette grave crise d’extinction planétaire.

Les 21 mesures du plan visent donc à mobiliser le plus grand nombre d’acteurs «pour agir concrètement en faveur des pollinisateurs et préserver notre environnement», explique le ministère de l’Environnement. Il s’agit notamment de promouvoir les bonnes pratiques et d’augmenter les ressources florales et les gîtes dans tous les espaces verts, en prenant bien sûr en considération la problématique des pesticides et de la pollution lumineuse. Il s’agit aussi d’améliorer les connaissances sur le sujet, avec, par exemple, un monitoring national des pollinisateurs, ou encore l’établissement d’un atlas des abeilles sauvages et des papillons.

Un site internet spécialement dédié au plan d’action, , reprend l’ensemble des actions. Il constitue également un recueil pour tous les projets et informations pertinents relatifs aux pollinisateurs. Et il sera enrichi au fur et à mesure de la mise en œuvre du plan d’action.