Les restaurants, salles de sport, cafés et bars seraient les lieux publics les plus propices à la propagation du coronavirus selon une étude publiée dans Nature. (Photo: Shutterstock)

Les restaurants, salles de sport, cafés et bars seraient les lieux publics les plus propices à la propagation du coronavirus selon une étude publiée dans Nature. (Photo: Shutterstock)

Une étude publiée dans la revue Nature révèle que les risques de transmission du Covid-19 aux États-Unis seraient plus élevés dans les restaurants, les bars et les salles de fitness. Pour les acteurs concernés, au Luxembourg, c’est pourtant là que les règles sanitaires seraient le mieux appliquées.

Où le virus circule-t-il le plus? Des chercheurs de l’Université de Stanford ont tenté de répondre à la question, dans . Ils ont analysé les données mobiles de 98 millions de personnes dans dix grandes villes américaines, entre le 1er mars et le 1er mai 2020, pour suivre leurs déplacements et les mettre en relation avec des estimations épidémiologiques.

Résultat: les restaurants prennent la première place du palmarès, suivis par les salles de fitness et les bars. Arrivent ensuite les hôtels et les lieux de cultes. Les magasins d’alimentation et autres commerces viennent plus loin. L’explication viendrait surtout du taux et de la durée d’occupation de ces lieux. Sans surprise, les risques d’infection sont donc plus élevés dans les lieux peuplés et peu ventilés.

L’étude a ses limites, comme l’indisponibilité de données mobiles dans les écoles et maisons de retraite ou l’exclusion des entreprises. Les lieux résidentiels n’ont pas non plus été pris en compte.

Pas plus de risques qu’ailleurs

Ce que ne manque pas de relever , le secrétaire général de l’Horesca: «Personne ne peut prouver que la contamination se fait au restaurant.» Il admet que ce lieu, comme les commerces ou les transports en commun, peut être un vecteur, «mais c’est pour cela qu’on suit les recommandations. Tout a été fait pour garantir une sécurité optimale.» Entre aération et nettoyage accrus, espacement des tables – limitées à quatre personnes –, couvre-feu, port du masque obligatoire… «0% de risque ne peut jamais exister. Pour ne courir vraiment aucun risque, il faut s’enfermer.» Il estime que si les cafés et restaurants représentaient un vecteur si important de transmission du virus au Luxembourg, «la Direction de la santé aurait déjà communiqué à ce sujet».

La Fédération nationale des hôteliers, restaurateurs et cafetiers a d’ailleurs publié un communiqué jeudi matin pour rappeler les règles à ses membres, suite aux contrôles de police qui auraient mené à 33 verbalisations d’entreprises ces derniers jours pour non-respect de l’heure de fermeture ou des règles de distanciation. «Nous faisons tous partie de la solution. Il faut respecter les règles sanitaires pour ne pas faire courir le risque de refermer. C’est ce qu’on veut éviter», précise François Koepp.

La sphère privée, plus risquée

Jennifer, assistante de direction au restaurant à Luxembourg-ville, s’étonne des résultats de l’étude publiée dans Nature. «Je pense que c’est là où c’est le mieux encadré justement. Nos tables sont beaucoup plus séparées qu’avant, les masques obligatoires.» Des règles que respectent par eux-mêmes la plupart des clients, d’après elle. «Quand certains arrivent sans masque, on leur en met à disposition.»

«Ce n’est pas vrai du tout», réagit de son côté Nona Cojan, manager de l’ dans le Grund. «Dans les bars et les restaurants, nous suivons vraiment les règles.» Elle s’inquiète plutôt de ce qu’il se passe dans la sphère privée, après 23h, quand certains poursuivent la soirée à domicile. «Il n’y a personne pour leur rappeler de porter le masque, c’est là le problème.» Ce qu’elle ferait de temps en temps au bar, mais rarement.

Concernant les salles de fitness, aussi pointées du doigt par l’étude, Christophe Rousseau, gérant d’Inception Fitness, répond: «Je ne connais aucun cas de Covid chez mes clients et l’ensemble de mon équipe, pour le moment.»