Marc Goergen et Sven Clement ont obtenu de modifier le règlement de la Chambre, pour plus de transparence. «Une grande victoire», selon eux. (Photo: Paperjam)

Marc Goergen et Sven Clement ont obtenu de modifier le règlement de la Chambre, pour plus de transparence. «Une grande victoire», selon eux. (Photo: Paperjam)

Le Piratepartei a dressé le bilan de son année parlementaire, évidemment chahutée par la crise sanitaire. Et s’attend à une session 2020-2021 qui le sera sans doute également. 

C’est avec en ligne de mire des vacances très attendues que les deux députés du Piratepartei, et , ont dressé le bilan de leur année parlementaire depuis la terrasse de l’hôtel Meliá. Et si «mener une opposition constructive à deux, même avec une bonne équipe derrière, n’est pas simple», les statistiques révèlent «253 questions posées, 15 motions déposées et 3 débats initiés». Mais plus que les chiffres, la grande victoire de l’année est, selon Sven Clement, «le vote de la proposition de loi proposant la modification du règlement de la Chambre, pour plus de transparence. Ce qui a été fait à notre initiative.»

Nous n’avons pas besoin d’un ‘Air Force Bettel’ pour le moment.
Sven Clement

Sven Clementdéputé Piratepartei

La crise sanitaire a évidemment considérablement modifié le travail parlementaire. Pour le meilleur, quelques fois. «On a su notamment, dans ces circonstances, travailler ensemble, tous partis confondus, pour arriver aux lois Covid. Il est vrai qu’elles ne sont pas parfaites, et nous aurions aimé nous aussi y changer certaines choses, mais c’est un consensus global. C’est assez positif, je trouve, que l’on soit arrivés à cela», pointe encore Sven Clement.

Le Piratepartei note encore «avoir eu raison quand nous avions demandé à ce que les excédents budgétaires servent aux entreprises plutôt que d’être dépensés. On en aurait bien besoin maintenant!» Raison de plus pour continuer à surveiller les dépenses de l’État comme le lait sur le feu. Or, certaines interpellent les Pirates. «On doit savoir où sont les priorités. On peut notamment s’interroger quant au projet de satellite militaire… Et nous avons voté contre l’acquisition de l’Airbus MRTT, qui coûtera 600 millions pour 1.200 heures de vol par an. Nous n’avons pas besoin d’un ‘Air Force Bettel’ pour le moment!», lance Sven Clement.

Une commission d’enquête après la crise

Des aides seront-elles encore nécessaires à l’égard des entreprises? Peut-être, mais «avant cela, il faut savoir si les aides existantes arrivent bien là où elles sont nécessaires, et si elles ciblent les bons publics», note encore Sven Clement.

Qui, avec Marc Goergen, : «Quand la crise sera passée, nous pourrons demander des comptes. Un véritable audit sera en effet nécessaire par rapport à l’action du gouvernement dans le contexte du Covid-19. Les bonnes décisions ont-elles été prises? Assez vite ou pas? Le gouvernement a-t-il bien communiqué? A-t-il toujours livré toutes les informations dont il disposait? Ce sont quelques-unes des questions qui méritent des réponses. Il semble évident que l’on doit évaluer ce qui a bien été et ce qui a moins bien été.»

Marc Goergen a dans ce contexte pointé pour sa part le problème «des règles dans les maisons de retraite, qui n’étaient pas uniformes, ce qui a créé un sentiment d’insécurité». Un dossier qui sera remis en avant dès la rentrée par le Piratepartei.

Une rentrée parlementaire qui sera sans doute différente, elle aussi. Car l’épidémie semble reprendre du poil de la bête. «Personnellement, je n’ai aucune complaisance envers ces gens qui s’enferment dans un café pour prolonger la fête et ensuite vont en contaminer d’autres. C’est irresponsable, c’est jouer avec la sécurité des autres. Quant aux établissements horeca, oui, je suis pour plus de sévérité envers ceux qui ne respectent pas les règles. Mais aussi plus de souplesse envers ceux qui les respectent», conclut Sven Clement, qui a mis les derniers mois à profit pour «mieux manger, refaire beaucoup de vélo et perdre 21 kilos».

Rien ne semble donc pouvoir lui faire perdre son sourire, même pas . «C’est une affaire en cours de procédure judiciaire. C’est long, mais nous sommes confiants», conclut-il.