Lors des crises de 2002 et 2003, le Luxembourg avait installé des panneaux d’avertissement aux frontières. (Photo: Frédéric Humblet)

Lors des crises de 2002 et 2003, le Luxembourg avait installé des panneaux d’avertissement aux frontières. (Photo: Frédéric Humblet)

Le Luxembourg n’est pas encore touché par l’épidémie de peste porcine qui sévit en Belgique depuis plusieurs mois. Mais cela a déjà été le cas auparavant. En 2002, l’apparition de la maladie avait entraîné l’abattage de 20.000 porcs.

 depuis plusieurs mois a poussé le . Même si pour le moment aucun cas de sanglier viropositif n’a été détecté sur les 131 carcasses analysées.

La peste porcine n’est pas tout à fait inconnue au Luxembourg, qui a déjà eu à faire face à ce problème. En effet, en 1988, un cas de peste porcine domestique est signalé sur un sanglier. Les conséquences sont alors limitées.

Par contre, le 15 février 2002, un nouveau cas est renseigné, concernant cette fois-ci un porc domestique dans une exploitation de Colbette (Consdorf). Les analyses indiquent qu’il s’agit bien de la peste porcine. Des mesures sont prises dès le lendemain.

Les communes de Consdorf, Bech et Waldbillig sont fermées. On ne peut y transporter de porcs et les véhicules doivent être désinfectés. Les 350 porcs qui se trouvent dans trois exploitations situées dans un rayon d’un kilomètre autour du lieu de découverte de l’infection sont abattus et incinérés. Une zone de surveillance d’un rayon de 10 kilomètres est aussi mise en place autour de l’endroit où la maladie a été repérée.

Des porcs et des sangliers

Le Luxembourg n’en a pas encore fini avec la peste. En août 2002, des sangliers infectés par la peste sont abattus à Merscheid, Colmar-Berg, Contern, Landscheid, Brandenbourg, Bastendorf... Des porcs sont aussi touchés en octobre. Puis, des cas de sangliers viropositifs sont à nouveau détectés en janvier et février 2003. Un autre sanglier malade est finalement abattu le 13 août dans la commune de Wahl. Cela alors que le 12 août, un cas suspect est signalé dans une ferme de Buschrodt.

Une fois confirmé, décision est prise d’abattre tous les porcs de cette exploitation, soit 1.095 bêtes. Les 122 porcs qui se trouvent dans une ferme proche subissent le même sort, tout comme 134 congénères qui auraient pu avoir des contacts avec eux. Une zone de protection est installée dans un rayon de trois kilomètres autour de Buschrodt. Une autre, d’un rayon de 10 km, est dite «de surveillance».

Des mesures sont prises en ce qui concerne les restrictions de circulation et de transport des animaux. Des panneaux sont installés à la frontière avec la Belgique. «Je n’étais pas encore élue mais je me souviens bien de cette période. Ce fut assez difficile à vivre», explique Christiane Thommes, la bourgmestre de Wahl.

Un réel impact économique

Le coup sera rude économiquement. «La détection de ce foyer aura un impact économique négatif sur les exploitations porcines. Suivant les réglementations européennes, l’exportation de porcs vivants du Luxembourg vers un autre pays de l’Union européenne sera interdite pendant une durée d’un an. Par ailleurs, les mouvements de porcs à l’intérieur du pays seront considérablement restreints», prévenait le gouvernement.

En tout, entre février 2002 et août 2003, ce sont 20.000 porcs luxembourgeois qui ont été abattus et incinérés. Soit environ un quart des animaux engraissés dans l’ensemble du pays.