Trois experts de la banque privée livrent leurs conseils pour investir intelligemment en 2021. (Montage: Maison Moderne)

Trois experts de la banque privée livrent leurs conseils pour investir intelligemment en 2021. (Montage: Maison Moderne)

Après le chamboulement de l’économie généré par le Covid-19 en 2020, à quoi faut-il s’attendre pour l’an prochain? Trois professionnels de la finance livrent leur expertise sur la question.

David Seban-Jeantet, chief investment officer, Société Générale Private Wealth Management. – «2021 sera marquée par le déploiement de plans de relance budgétaire devant soutenir la reprise de l’économie. La politique monétaire restera largement accommodante avec le maintien des politiques de taux zéro et l’expansion du bilan des banques centrales. Sur le marché obligataire, nous privilégions le segment des obligations indexées sur l’inflation, la monétisation de la dette par les banques centrales créant les conditions d’une possible résurgence de l’inflation.

Sur le marché des actions, dans une approche responsable et durable, nous privilégions la thématique du changement climatique. Les plans de relance auront nécessairement une composante verte au travers, notamment, du Green Deal européen. Le secteur de la technologie reste à privilégier pour bénéficier d’un surplus de croissance et de visibilité. À ce titre, les valeurs technologiques des pays émergents, souvent leaders dans leurs métiers, offrent des valorisations raison­­nables et une décote par rapport à leurs pairs aux États-Unis.»

Guy Ertz, chief investment advisor, BGL BNP Paribas. – «Certaines tendances structurelles de long terme semblent aujourd’hui incontournables, et la crise sanitaire du Covid-19 semble même les accélérer. La première est la recherche de rendement dans un environnement où les taux d’intérêt devraient rester très bas pour longtemps. Les rendements attendus des obligations d’État sont aujourd’hui proches de zéro et certains investisseurs vont probablement transiter vers d’autres classes d’actifs. Pour ceux-ci, la thématique des entreprises de haute qualité (rentabilité élevée, endettement limité, faible volatilité des profits et réserves de liquidités importantes) offre des opportunités. C’est également le cas pour des solutions défensives dans certains segments obligataires et au niveau des fonds alternatifs. Des transformations de l’économie devraient aussi générer des opportunités plus spécifiques au niveau des marchés des actions à moyen terme. Les thèmes ‘actions’ que nous privilégions sont, premièrement, la digitalisation et l’intelligence artificielle, deuxièmement, l’innovation dans la santé et, troisièmement, la ‘déglobalisation’.»

Ilario Attasi, head of group investment research, Quintet Private Bank. – «Au sortir de la crise, investir dans des segments d’actifs risk tout en gardant un certain niveau de diversification sera pri­mordial. Les actions resteront une classe d’actifs à privilégier. Les taux bas offrent un bon coup de pouce aux valorisations des sociétés qui ont une forte croissance et de solides plans de développement. En 2021, tout en restant investis dans des sociétés structurellement saines qui profitent de la transition rapide vers le numérique, nous considérons les entreprises qui ont été touchées par la crise, mais qui ont le potentiel de se redresser à moyen terme. Parmi elles figurent les entreprises les plus solides du secteur du tourisme et des loisirs, ainsi que les secteurs des maté­riaux, de l’aérospatiale et de la défense.

Au sein du segment obligataire, les obligations à haut rendement devraient être un segment attractif et pourraient apporter une grande valeur.

Les investissements alternatifs et sociale­ment responsables vont continuer à faire de l’œil aux investisseurs. L’industrie finan­cière ne cesse d’explorer des solutions qui permettent de démocratiser l’accès à ces deux segments. Leur rendement et le fait de «faire du bien» en investissant les rendent particulièrement attractifs.»