Dans le doute, les marchés se sont fixés sur les bonnes nouvelles. (Photo: Maison Moderne)

Dans le doute, les marchés se sont fixés sur les bonnes nouvelles. (Photo: Maison Moderne)

Malgré les incertitudes et la reprise de la pandémie, les marchés restent optimistes, selon Philippe Ledent. Il l’explique dans sa première chronique économique de l’année.

La dernière semaine de l’année n’est traditionnellement pas la plus riche en indicateurs économiques. Il n’y avait donc pas de quoi donner une direction claire au marché. Et de toute façon, il faut avouer que les données économiques n’auraient pas fait le poids face à l’évolution de la pandémie, une nouvelle fois. N’est-ce pas paradoxal que l’année de la vaccination et de la reprise économique se termine par un nouveau record de nouveaux cas de Covid recensés à travers le monde? Il a, pour la première fois depuis le début de la pandémie, dépassé la barre du million de cas en un jour: plus de 1,2 million pour être précis. Le précédent «record» s’établissait à quelque 800.000 nouveaux cas quotidiens, fin avril 2021, lorsque l’Inde et le Brésil étaient durement touchés par le variant Delta.

À regarder les courbes des contaminations, on peut dire avec certitude que le début de la nouvelle année va être marqué par une vague inédite de contaminations. La plupart des pays prennent de nouvelles mesures de restriction, allant jusqu’à un confinement strict dans le cas des Pays-Bas. Assurément, nous entrons dans une nouvelle période de turbulences sanitaires et économiques.

Les marchés gardent le cap de la reprise, malgré les doutes.
Philippe Ledent

Philippe Ledentexpert economistING Belux

Pourtant, les marchés financiers ne semblent pas particulièrement s’émouvoir de la situation sanitaire. Que du contraire, les marchés boursiers atteignent eux aussi des niveaux records. Comment l’expliquer? Il faut avouer que de nombreux doutes subsistent sur la dangerosité du nouveau variant. Les données d’Afrique du Sud et du Royaume-Uni sont en tout cas, pour le moment, rassurantes. L’avis de l’Organisation mondiale de santé (OMS) l’est beaucoup moins. Dans le doute, les marchés se sont fixés sur les bonnes nouvelles. C’est d’autant plus vrai qu’en Afrique du Sud, la vague Omicron semble refluer plus vite que les précédentes. Comme les marchés travaillent toujours par anticipation, ils gardent donc le cap de la reprise, malgré les doutes, malgré les incertitudes, malgré les possibles mesures de restriction et leurs conséquences économiques. Bref, les marchés gardent confiance. C’est tout ce que l’on peut espérer pour 2022: qu’une fois de plus, comme ce fut le cas tout au long de 2021, les optimistes auront raison. «Bonne et heureuse année, et bonne santé!» Ces mots prennent plus que jamais du sens.