Claude Meisch et Julie-Suzanne Bausch ont présenté à la presse la nouvelle école européenne qui ouvrira à Mersch en septembre 2021. (Photo: Paperjam)

Claude Meisch et Julie-Suzanne Bausch ont présenté à la presse la nouvelle école européenne qui ouvrira à Mersch en septembre 2021. (Photo: Paperjam)

Une centaine d’élèves de première année de secondaire pourront intégrer la nouvelle école européenne publique du Luxembourg à la rentrée 2021. Située à Mersch, ce sera la cinquième agréée du pays. Le primaire, un internat et une maison relais devraient suivre en 2022.

La cinquième école européenne agréée du Luxembourg verra bien le jour à la rentrée 2021, a annoncé le ministre de l’Éducation nationale (DP) lors d’une conférence de presse, mardi 16 mars. Du moins en partie. Cinq classes de première année de secondaire seront ouvertes et réparties en trois sections: francophone, anglophone et germanophone. Elle proposera aussi des classes d’accueil et d’initiation professionnelle et des classes de la voie de préparation internationale, dispensées en allemand, en français et en portugais.

Le primaire devrait suivre en 2022, avec l’ouverture des deux premières années. Elles ne pourront s’effectuer qu’en sections francophone ou anglophone. Un internat et une maison relais sont prévus pour la même année. Pour accueillir, à terme, jusqu’à 1.200 élèves.

Son nom, l’École internationale Mersch Anne Beffort (EIMAB), rend hommage à la première femme détentrice d’un doctorat de la Sorbonne et professeure au Grand-Duché.

Sur deux sites

L’EIMAB prendra d’abord place, pour les élèves du secondaire et de la voie de préparation internationale qui feront leur rentrée en 2021, sur le site de l’ancienne annexe du lycée classique de Diekirch à Mersch, située au square Marie-Astrid, dorénavant nommée «EIMAB I». Les autres classes, d’initiation professionnelle, seront logées au 46, rue de la Gare, à Beringen, bâtiment qui devient l’«EIMAB II». En 2022, l’internat ouvrira ses portes sur le site de l’EIMAB I, et le primaire et la maison relais à Beringen.

Claude Meisch ne connaît pas le montant précis de l’investissement dans les infrastructures, qui nécessiteront des «rénovations ou extensions». Des bâtiments supplémentaires devraient être nécessaires ensuite, ce pour quoi il affirme être en discussion avec la commune, évoquant l’idée d’un campus commun. Pour le reste, le projet de loi pour la création de cette nouvelle école prévoit un budget de 17 millions d’euros, qui concerne principalement les frais de personnel. «Le recrutement se fera d’année en année», avec l’ouverture des nouvelles classes.

2.450 élèves dans les quatre écoles existantes

Quatre écoles européennes agréées existent déjà: l’École internationale de Differdange (EIDE), l’École internationale Edward Steichen (EIES) au sein du Lycée Edward Steichen à Clervaux, l’École internationale de Mondorf-les-Bains (EIMBL) et la Lënster Lycée International School (LLIS) à Junglinster. Avec ce cinquième établissement à Mersch, le Luxembourg sera le pays comptant le plus d’écoles européennes agréées,

À ne pas confondre avec les écoles européennes I et II, au Kirchberg et à Bertrange. Les écoles agréées font, elles, partie intégrante du système scolaire public et offrent un enseignement «basé sur les programmes et les critères de promotion des écoles européennes classiques de l’Union européenne». Elles ne font pas partie du réseau des écoles européennes dirigé par l’organisation intergouvernementale des «Écoles européennes: The European Schools». Leur financement, leur administration et leur personnel relèvent entièrement du ministère de l’Éducation nationale. En plus d’un enseignement «culturel et multilingue», avec la possibilité d’apprendre jusqu’à cinq langues vivantes, une attention particulière y sera portée à «l’idée européenne, à l’éducation au respect mutuel entre différentes cultures et à l’ouverture sur le monde extérieur». Elles donnent accès à un baccalauréat européen.

Ces établissements répondent à un «réel besoin» avec une «population scolaire de plus en plus hétérogène», selon le gouvernement. Qui a pour but de «créer une école qui donne les mêmes chances à tous les jeunes, indépendamment de la langue qu’ils parlent à la maison, de leur nationalité ou de leur statut social», détaille Claude Meisch. Au cours de l’année scolaire 2020-2021, 2.540 élèves fréquentaient les quatre écoles européennes agréées existantes.

À Mersch, ce sera la première au centre du pays. Une ville considérée comme prioritaire, avec «près de 40% de ses habitants qui ne possèdent pas la nationalité luxembourgeoise».

Vers six écoles européennes agréées, voire plus

Les inscriptions – gratuites – en première année de secondaire devraient ouvrir mercredi 17 mars, sur le site internet – encore inactif – www.eimab.lu, pour une durée de deux semaines. Si, parmi la centaine de places, quelques-unes restent disponibles, de nouvelles sessions pourraient suivre, indique Julie-Suzanne Bausch, chef du groupe de pilotage chargé de la mise en place de l’école européenne à Mersch. Même si elle s’attend à une «forte demande». Une trentaine d’enseignants devraient encadrer les élèves dès la rentrée.

En cas de sélection, Claude Meisch précise: «Ceux plus proches de l’école ont une certaine priorité. Les écoles ont aussi pour ambition de garantir une mixité sociale et d’avoir un bon dosage entre des enfants luxembourgeois, étrangers, de différentes couches sociales. C’est un critère également au niveau du recrutement des élèves.»

Une sixième école devrait d’ailleurs ouvrir à Luxembourg-ville, pour la rentrée 2022. Contrairement à ce qui avait été envisagé, «nous ne serons pas prêts en 2021», notamment au niveau de l’infrastructure. Et après? «Je ne peux pas le dire. Les élèves et leurs parents vont voter avec leurs pieds. S’ils fréquentent ces écoles, ce sera un message clair pour la politique d’ouvrir d’autres écoles ou bien de transformer l’une ou l’autre.»