52% des travailleurs ont un métier qui ne leur permet pas de travailler de chez eux. (Photo: Shutterstock)

52% des travailleurs ont un métier qui ne leur permet pas de travailler de chez eux. (Photo: Shutterstock)

Quels sont les obstacles au télétravail? C’est à cette question que le Liser voulait apporter une réponse en analysant les résultats d’une enquête sur les conditions de travail datant de 2013. Des données qui ont forcément évolué depuis, mais qui permettent d’étudier le phénomène.

Alors que les entreprises luxembourgeoises rivalisent d’inventivité pour lutter contre le problème de mobilité pour leurs salariés, le télétravail semble faire office de solution pour désengorger en partie la ville. Afin de comprendre les freins liés à l’utilisation de cette opportunité de travailler à distance, le Liser vient de publier une enquête basée sur une étude réalisée en 2013. 

88% des travailleurs n’ont pas l’opportunité de télétravailler

Cette dernière dresse un bilan chiffré du télétravail à Luxembourg. Il en ressort notamment que 88% des travailleurs déclarent ne pas avoir l’opportunité de télétravailler. La cause principale évoquée (52%) reste que la nature de leur emploi ne leur permet pas. Un pompier peut en effet difficilement envisager de prester ses heures à la maison.

Pour 36% des sondés, le frein vient de l’employeur qui ne permet pas ce genre d’aménagement. Pourtant, 80% de ceux qui ont l’opportunité d’y recourir le pratiquent au moins occasionnellement.

Dans son étude parue cette semaine, le Liser, via le docteur Laetitia Hauret à l’origine du document, dégage deux pistes principales pour développer la pratique au Luxembourg.

Évoluer vers de nouveaux modèles

«La première vise à encourager la digitalisation au sein des entreprises, puisque le progrès technique permet d’augmenter le nombre d’emplois pour lesquels le télétravail est possible», détaille le Dr Hauret. Une première piste déjà en cours de développement dans de nombreuses entreprises luxembourgeoises qui misent sur les nouvelles technologies.

Le second aspect à cultiver pour promouvoir le télétravail risque d’être plus chronophage, car demandant un travail de fond. Il s’agit «d’accompagner les entreprises dans la refonte de leurs pratiques managériales. Le recours au télétravail suppose, en effet, le passage d’un modèle de management basé sur le présentiel et sur le contrôle à un modèle basé sur la réalisation d’objectifs et la confiance mutuelle», analyse le Liser.

Un panorama à nuancer

Une analyse à nuancer toutefois au regard de l’enquête initiale qui date de 2013. Plusieurs facteurs déterminants ont en effet évolué depuis le sondage. «La pression immobilière, la digitalisation grandissante et la mobilité ont un impact pour inciter au développement du télétravail. Avec l’afflux des frontaliers qui s’accentue, cela peut aussi changer la donne. Mais cela permet tout de même de faire un état des lieux de la situation», reconnaît Laetitia Hauret, sollicitée par Paperjam.

La scientifique espère pouvoir réaliser une nouvelle étude sur le sujet pour confronter les données anciennes et actuelles, mais pour l’heure, c’est toujours à l’état de projet.

Des solutions existent déjà

Pourtant, le Luxembourg est l’un des quatre pays européens, avec le Danemark, les Pays-Bas et la Suède, où la proportion de télétravailleurs est la plus élevée, selon le Liser, qui se base sur une enquête  Eurofound de 2016. Plusieurs entreprises financent d’ailleurs des solutions alternatives. À l’image de PwC, qui propose des  à ses salariés, ou du  côté français, afin d’accueillir les télétravailleurs.

Des solutions qui risquent de se multiplier dans les années à venir si l’on tient compte de l’accord de principe sur l’augmentation du nombre de jours de télétravail , une fois la loi ratifiée officiellement.  leur autorise 29 jours de télétravail par an, alors que les Allemands doivent se contenter de 19 jours.