Jean-Marie Halsdorf et Jeannot Krecké sont dispensés de poursuites judiciaires par leurs pairs. ( Photo : guichet-public.lu )

Jean-Marie Halsdorf et Jeannot Krecké sont dispensés de poursuites judiciaires par leurs pairs. ( Photo : guichet-public.lu )

Il n’y aura pas, à ce stade, de ministre, actuel ou ancien, mis en accusation, dans les suites de l’affaire Livange-Wickrange. La Chambre ne se mue pas en procureur. Le volet politique est-il enterré ?

Beaucoup de bruit pour rien ? Dans l’affaire Livange-Wickrange, les débats houleux à la Chambre des députés n’avaient pas débouché sur une commission d’enquête parlementaire. En revanche, le procureur général s’était saisi du dossier, ordonnant une enquête préliminaire. Après une série d’auditions et d’examen de pièces, le rapport de la Justice, en quelques volumineux dossiers, a atterri à la Chambre : conformément aux textes, la conférence des présidents de fractions parlementaires devait se prononcer sur une levée d’immunité permettant la mise en accusation de ministres, en exercice ou non. En l’occurrence le titulaire de l’Intérieur, Jean-Marie Halsdorf, et l’ex-détenteur du maroquin de l’Économie, Jeannot Krecké.

On sait désormais que tout cela n’aboutira pas.

Pas d’infraction à la base

La Chambre des députés ne mettra pas Jean-Marie Halsdorf en accusation. La décision a été prise lundi lors de la conférence des présidents, à laquelle assistaient aussi le procureur général Robert Biever et le procureur d'État à Luxembourg Jean-Paul Frising. La Chambre des députés doit entériner cette position ce mardi en séance plénière.

Même si les principaux « agitateurs » parlementaires, DP et Verts, continuent à regretter que le dossier n’ait pu être examiné sous toutes ses coutures par une commission d’enquête parlementaire, il y a un ralliement au fait que les élus ne s’érigent pas en procureur. Ne pas mettre en accusation revient-il à enterrer le dossier politique ? On note que le parquet a décidé de classer l'affaire en ce qui concerne le volet du secret bancaire. Le procureur ne décèle pas d’infraction à la base. Tout au plus, les propos du ministre Halsdorf, qui avait reconnu s’être renseigné, a posteriori, auprès de la BCEE sur le prêt accordé au groupe Rollinger, ont-ils été jugés « malheureux ».

Quatre partis d’accord

Reste le volet « extorsion », relatif aux pressions qu’aurait subies Guy Rollinger pour renoncer à son projet de centre commercial à Wickrange, au profit d’une association momentanée (et depuis lors conflictuelle) avec le groupe Becca dans le dossier de Livange (un stade plus un mall commercial). Là apparaît le nom de Jeannot Krecké. C’est lui qui, à l’époque, avait annoncé la conclusion de l’accord permettant de donner la primauté au projet Livange sur tous les autres sites envisagés pour ériger un stade national… Mais là encore, les quatre présidents de groupes parlementaires (CSV, LSAP, DP et Déi Gréng) vont demander à la Chambre de renoncer à mettre l’ancien ministre sur la sellette. C’est le sens du projet de résolution soumis aux députés ce jour.

Si les quatre principaux partis, dont les deux plus virulents sur le sujet, le demandent, personne n’imagine la majorité refuser… Politiquement correct. Affaire classée. En tout cas si l’on jette aussi un voile pudique sur les rumeurs, allégations, déclarations et révélations qui continuent à fleurir dans les médias, autour des relations entre les protagonistes, entretenues au fil présumé d’invitations et facilités diverses, dans des salons, stades étrangers ou grands événements sportifs…