Jeannot Krecké, mis en cause, a dû sortir de sa réserve. Paul Helminger, témoin prudent, se tient un peu en retrait. (Photo : David Laurent/wide/archives)

Jeannot Krecké, mis en cause, a dû sortir de sa réserve. Paul Helminger, témoin prudent, se tient un peu en retrait. (Photo : David Laurent/wide/archives)

Le Premier ministre répondra aux questions en débat parlementaire ce mercredi. En attendant, les protagonistes cités, comme l’ex-ministre Krecké, en ont assez. Ce dernier en appelle à la justice : il demande une enquête et réclame des preuves, sans exclure d’attaquer en diffamation.

C’est le dossier pourri, par excellence. L’affaire dite Livange-Wickrange - le stade de Livange et le centre commercial de Wickrange, avec leurs alliances et leurs luttes entre promoteurs - n’en finit plus d’enflammer le paysage politico-économique du Luxembourg.

Ce week-end, les radios du pays ont donné la parole à divers intervenants. Les plus remarqués ont été Paul Helminger, d’une part, et Jeannot Krecké, d’autre part.

Un témoignage réservé

L’ancien bourgmestre de Luxembourg, désormais président du conseil d’administration de Luxair, et qui laisse son mandat de député DP, a été cité, à son corps défendant, comme un témoin pouvant accréditer la thèse de petits arrangements en faveur de la famille Rollinger, qui pilote le projet Wickrange (le premier projet de centre commercial, abandonné et lié au stade de Livange, et un second projet, maintenu à Wickrange et plus modeste en surface).

Au micro de RTL, Paul Helminger a tenu à préciser qu’il n’avait pas de preuve. Son témoignage, sur une conversation avec les frères Rollinger exposant leurs déboires avec le gouvernement dans ces dossiers, il le réserve à une éventuelle commission parlementaire. Ou à une instruction judiciaire.

L’ex-ministre brise le silence

Indépendamment des explications et mises au point que ne manquera pas d’apporter, ce mercredi à la Chambre des députés, le Premier ministre Jean-Claude Juncker en personne, l’hypothèse d’une intervention de la justice prend de plus en plus de sens. Jeannot Krecké est de ceux qui réclament une saisie du dossier par le procureur général de l’État, histoire d’apporter enfin de la clarté dans les débats et d’aller au bout des choses.

L’ancien ministre de l’Économie a brisé le silence qu’il s’était imposé depuis sa démission. Sur RTL Radio, il a dit son ras-le-bol. Face aux accusations graves proférées par le DP et Déi Gréng, Jeannot Krecké « met au défi » ses détracteurs d’apporter des preuves de ce qu’ils avancent. Et il n’exclut pas de contre-attaquer, en diffamation le cas échéant.