Actuellement, les chroniqueurs parlent beaucoup de Viviane Reding, mais pas tant de contenus. ( Photo : Julien Becker / archives )

Actuellement, les chroniqueurs parlent beaucoup de Viviane Reding, mais pas tant de contenus. ( Photo : Julien Becker / archives )

«Pour Viviane Reding, ce sera le Centre»: le rédacteur en chef de RTL Radio, Roy Grotz, expliquait ce mardi dans un «billet» que d’après ce que l’on entendrait dans les «coulisses de la politique», l’eurodéputée du CSV ne se présentera pas dans le Sud, mais au Centre.

D’après Roy Grotz, la stratégie avancée par les «spin doctors et ghostwriters» du CSV serait de lancer Viviane Reding au Centre, «en tandem» avec le candidat chef de file, Claude Wiseler. Un tandem de la complémentarité avec une Viviane Reding qui traiterait des sujets européens et un Claude Wiseler qui se focaliserait sur les thèmes nationaux.

Les candidats du CSV dans le Sud auraient ainsi «réussi à exporter Viviane Reding» dans le Centre, commente Roy Grotz. En effet, les candidats du CSV dans le Centre et dans le Sud ne sont pas friands de concurrents comme Viviane Reding sur leur liste.

L’option Sud

Cela dit, les réflexions autour du choix pour savoir «où Viviane Reding se présentera-t-elle» ne s’arrêtent pas là.

Tout comme Paperjam l’analysait déjà l’année dernière, Roy Grotz évoquait également ce mardi Marc Spautz, le président du CSV, qui aura la très difficile tâche de combler l’absence de Jean-Claude Juncker, qui avait récolté quasiment deux fois plus de voix que lui en 2013, et en même temps affronter les mastodontes du LSAP, Jean Asselborn et Mars Di Bartolomeo.

«Oser» renoncer à Viviane Reding dans le Sud pourrait s’expliquer par un certain optimisme résultant de sa victoire lors des communales, notamment à Esch avec Georges Mischo. Ou, alors, le CSV a encore d’autres meilleurs arguments pour la présenter dans le Centre.

L’option Centre

Dans le Centre, ce serait risqué que Viviane Reding remporte plus de voix que le candidat chef de file, Claude Wiseler, mais ce serait en revanche montrer, ou donner l’impression, que Claude Wiseler n’a pas peur d’elle.

Par ailleurs, Viviane Reding pourrait servir à renforcer la liste du CSV au Centre, où, après tout, Claude Wiseler devra affronter le Premier ministre et candidat chef de file du DP, Xavier Bettel, le très probable chef de file du LSAP, Étienne Schneider, ainsi que son successeur au ministère du Développement durable, François Bausch, de Déi Gréng.

Si les chrétiens-sociaux peuvent espérer de bons résultats de la part de Serge Wilmes, qui a réussi son pari de refaire entrer son parti dans le collège échevinal de la capitale ou la bourgmestre très médiatisée de Larochette, Natalie Silva. Ils seront en effet privés de Luc Frieden, qui avait été le plus plébiscité dans le Centre en 2013.

Quoi qu’il en soit, la décision finale revient au conseil des sages du CSV. Une décision qui sera présentée au plus tard lors de la convention nationale du parti le 24 mars.

Politique politicienne?

Celle qui est perçue comme forte personnalité, qui se considère elle-même capable de tout et qui se décrivait comme «Stater Minettsdapp» (luxembourgeois pour mélanger un «citadin» à «un péquenaud du Sud»), continue en tout cas à occuper les chroniqueurs.

Comme le notait d’ailleurs la journaliste de RTL, Bérengère Beffort, la semaine dernière: «Viviane Reding mène au score en ce qui concerne la popularité et l’attention.» Malheureusement au détriment de contenus, alors que le Luxembourg s’engage dans une campagne électorale sans précédent.

On ne peut s’empêcher d’avoir l’impression que le CSV se plaît délibérément à attirer l’attention médiatique sur les candidats, alors que l’on sait que de nombreux électeurs votent pour des «têtes». D’autant plus que cela permet de ne pas devoir s’avancer sur les thèmes majeurs de la croissance, du logement, de la fiscalité, du vivre-ensemble, etc. Des thèmes où les chrétiens-sociaux peinent à proposer du concret et n’arrivent pas (encore) à s’exprimer d’une seule voix.

En tout cas, on voudrait détourner le débat sur une scène secondaire, qu’on ne s’y prendrait pas autrement.