Astrid Lulling, 88 ans, ne mâche pas ses mots pour critiquer des collègues. (Photo: Maison moderne / archives)

Astrid Lulling, 88 ans, ne mâche pas ses mots pour critiquer des collègues. (Photo: Maison moderne / archives)

«Dans le sud ou dans le centre, on peut très bien se passer d’elle.» On dirait que l’ancienne députée, eurodéputée et maire de Schifflange, Astrid Lulling (CSV), avait un compte à régler quand elle estimait, ce mardi soir sur RTL Télé, que Viviane Reding devrait terminer son mandat de députée européenne, plutôt que de se présenter lors des législatives d’octobre.

Interrogée par le présentateur Frank Goetz, Astrid Lulling rappelait qu’en 2013, Viviane Reding avait elle-même déclaré que ceux qui étaient élus au Parlement ne devraient pas se présenter lors des européennes de 2014.

Logiquement, selon la politicienne âgée de 88 ans, «ceux qui ont été élus au Parlement européen en 2014, qu’ils restent où ils sont». Astrid Lulling se demandait par ailleurs pour qui Viviane Reding se prend et si, «à cet âge» (Viviane Reding a 66 ans, ndlr), il serait encore raisonnable de briguer un poste de ministre alors qu’on n’en a jamais occupé un.

Duel intergénérationnel

Cette interrogation sur l’âge de Viviane Reding est d’autant plus curieuse, car Astrid Lulling avait – quelques jours plus tôt – estimé qu’au contraire il fallait arrêter de discriminer les personnes âgées.

Celle qui était entrée au Parlement en 1974, à l’âge de 43 ans, critiquait, dans une carte blanche sur RTL, le fait que le CSV force des personnages expérimentés à céder la place sur les listes du CSV à des jeunes qui seraient encore étudiants.

Ses remarques provoquèrent une levée de boucliers du côté des jeunes chrétiens-sociaux du CSJ, et le secrétaire général du CSV, Laurent Zeimet, d’assurer que tout le monde, y compris les jeunes, aurait son rôle à jouer au sein du parti.

Pas assez de place pour tout le monde

Astrid Lulling, sans filtre, évoquait d’ailleurs une certaine tension au sein du CSV. Selon elle, «deux douzaines» de candidats auraient d’ores et déjà exprimé leur souhait de recevoir un poste ministériel en cas de retour – très probable – du CSV aux manettes en octobre.

Même en cas de majorité absolue, il serait impossible de satisfaire tout le monde, s’amusait Astrid Lulling. En tant qu’ancienne membre du LSAP, puis du parti dissident des sociaux-démocrates, elle ironisait; tandis que certains autres partis auraient de la peine à trouver assez de candidats, les chrétiens-sociaux en auraient trop.

Face à Paperjam, le candidat chef de file du CSV, Claude Wiseler, ne démentait pas qu’un grand nombre de membres l’auraient démarché en vue d’un poste ministériel, jugeant toutefois qu’il ne serait pas respectueux envers le public d’exprimer ce genre de demandes.