Jacques Chahine, fondateur de Chahine Capital et stratégiste, s’attend à la fin du cycle d’expansion actuel. (Photo: Matic Zorman)

Jacques Chahine, fondateur de Chahine Capital et stratégiste, s’attend à la fin du cycle d’expansion actuel. (Photo: Matic Zorman)

«Les résultats 2018 sont un peu compliqués pour toutes les Places», atteste François Garcin, directeur général de la société de gestion Chahine Capital, à l'occasion de la présentation du bilan de la société jeudi 7 février. Celle-ci dispose de 900 millions d’euros sous gestion. Ses deux véhicules d’investissement principaux, Digital Stars Europe (420 millions d’euros) et Digital Stars Europe Ex-UK (376 millions d’euros), ont respectivement clôturé l’année 2018 en baisse de 19,5% et de 17,2%. Une performance en berne, qui occulte cependant une hausse de 437,2% sur 20 ans du premier fonds et de 171% sur 12 ans pour le second.

Positionnement sur les secteurs non cycliques

Dans le contexte «hésitant» de 2018, Chahine Capital est allé chercher la performance auprès des petites et moyennes capitalisations. «Nous adoptons aujourd’hui un biais plus défensif, contrairement à 2017, et nous sommes surexposés sur les secteurs non cycliques, comme l’alimentaire ou la santé. Nous sommes désormais positionnés dans l’optique d’une croissance relativement molle», explique Julien Bernier, directeur des investissements.

La société s’est, par exemple, repositionnée sur des valeurs technologiques software et non plus hardware. Les prévisions de croissance du secteur technologique sont d’ailleurs passées de 19% en 2018 à 2% en 2019, en grande partie du fait de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. Et dans le secteur financier, la société évite toujours les banques, mais se positionne volontiers sur les assureurs.

Concernant les zones géographiques, la société est sous-exposée sur les valeurs anglaises et parie sur la Suisse et les pays nordiques.

Ralentissement de l’économie

Jacques Chahine, fondateur de la société et stratégiste, s’interroge: «Jusqu’où ira le cycle d’expansion actuel? Nous savons qu’après un cycle, il y a toujours un retournement. Mais nous ne savons pas dire s’il aura lieu dans un ou deux ans.» Quoi qu’il en soit, Chahine Capital observe un rebond en janvier 2019: le fonds Digital Stars Europe a enregistré une hausse de 9,5% depuis le début de l’année.

«Pour 2019, nous ne faisons pas de scénario de récession, mais de ralentissement de l’économie», anticipe Jacques Chahine. Ce dernier table sur une croissance des profits de 2,1% en 2019 aux États-Unis pour le S&P 500, et de 3% en Europe pour le MSCI EMU. Au final, il prévoit une croissance du PIB de 1,6% de la zone euro et de 3,1% au niveau mondial en 2019.