Pour la première fois, l'État a investi directement dans une des sociétés implantées au Luxembourg dans le cadre de son initiative Spaceresources.lu. (Photo: ministère de l'Economie)

Pour la première fois, l'État a investi directement dans une des sociétés implantées au Luxembourg dans le cadre de son initiative Spaceresources.lu. (Photo: ministère de l'Economie)

À peine officiellement inscrite au Registre du commerce, Planetary Resources Luxembourg a reçu officiellement lundi le soutien du gouvernement luxembourgeois. Via la signature d’un mémorandum d’entente, la filiale luxembourgeoise de la société financée par Larry Page, cofondateur de Google, Éric Schmidt, executive chairman d’Alphabet, et le réalisateur James Cameron bénéfice d’un apport de 25 millions d’euros au travers de la prise de participation de l’État au capital.

Une première participation - via la SNCI - dans une société impliquée dans l’initiative Spaceresrouces.lu qui fera du gouvernement un actionnaire minoritaire de Planetary Resources Luxembourg. Cette dernière bénéficiera également de subventions étatiques pour ses activités de recherche et développement, au même titre que les autres sociétés amenées à s’implanter au Grand-Duché pour développer le secteur lié à ce qu’Étienne Schneider (LSAP), ministre de l’Économie, ne cesse de qualifier de «nouvel aspect de l’activité spatiale».

La clé se trouve dans la technologie.

Chris Lewicki, CEO de Planetary Resources

Alors que l’accord signé début mai avec Deep Space Industries visait uniquement la création d’un vaisseau spatial destiné à mettre sur pied «une mission de démonstration», celui paraphé lundi voit les choses en plus grand. Outre les recherches destinées à développer les technologies nécessaires à l’exploitation des ressources spatiales, l’accord devrait aboutir à la création d’emplois au Grand-Duché. «Nous avons actuellement aux États-Unis une cinquantaine d’employés et nous avons l’idée de faire la même chose ici», annonce Chris Lewicki, CEO et chief engineer de Planetary Resources. De futurs salariés bénéficiant d’un profil à très haute valeur ajoutée et spécialisés dans l’industrie spatiale, notamment dans les systèmes de propulsion et la gestion de données.

«La clé pour permettre de mener à bien l’exploitation des métaux présents sur et dans les astéroïdes, mais aussi l’eau qu’ils contiennent, se trouve dans la technologie», assure Chris Lewicki. Et comme Jean-Jacques Dordain, membre du board de Spaceresources.lu, le CEO de Planetary Resources estime que «la technologie dont nous avons besoin existe déjà, il suffit de l’adapter».

C’est dans cette optique que la société doit lancer, cette année, un satellite capable de mesure précisément les différences de température des objets présents sur Terre. Un outil qui devrait révéler tout son intérêt dans l’indispensable travail de cartographie des astéroïdes, destiné à repérer les objets célestes exploitables. Selon les connaissances actuelles, seuls 10.000 des 700.000 astéroïdes recensés contiendraient les matériaux convoités.

Aucun horizon quant aux recrutements annoncés n’a été dévoilé ce lundi. Toutefois, selon les indications révélées lors de la première réunion du comité consultatif, les choses ne devraient pas trop tarder. À en croire le planning avancé, la première mission officielle lancée dans le cadre de l’initiative Spaceresources.lu devrait avoir lieu d’ici 2020. Le cadre juridique destiné à permettre aux sociétés implantées au Luxembourg de tirer profit de l’exploitation spatiale doit, lui, voir le jour «dès 2017».