Outre l’exploitation des ressources spatiales, l’initiative luxembourgeoise vise principalement à créer des emplois au Luxembourg, rappellent les membres du comité consultatif. (Photo: Christophe Olinger)

Outre l’exploitation des ressources spatiales, l’initiative luxembourgeoise vise principalement à créer des emplois au Luxembourg, rappellent les membres du comité consultatif. (Photo: Christophe Olinger)

Quatre mois jour pour jour après avoir officiellement annoncé l’intention de faire du Luxembourg un «hub européen pour l’exploration et l’utilisation des ressources spatiales», se tenait vendredi la première réunion du comité consultatif de cette initiative. Pour marquer le coup, Étienne Schneider (LSAP), ministre de l’Économie, et Jean-Jacques Dordain, seuls présents lors de l’annonce du projet, étaient accompagnés de Xavier Bettel et de Simon «Pete» Worden, membre du board depuis mai dernier. Une manière comme une autre d’indiquer à la face du monde que le projet luxembourgeois avance. Et selon les plans de ses instigateurs qui plus est.

Officiellement, «la première mission sera lancée dans trois ans», à en croire Étienne Schneider. Mais pourrait cependant «se dérouler un peu avant», juge l’ancien directeur de la Nasa, qui évoque une mission «d'observation minière». Comprenez le nécessaire travail d’analyse précis des objets célestes capables d’être exploités, car sur les 700.000 astéroïdes connus à ce jour, seuls 10.000 répondraient aux critères contenus dans le projet luxembourgeois. Aucun détail n'a été apporté sur la participation ou non du vaisseau, qui doit être construit par Deep Space Industries, à cette première mission.

Une manière de développer autrement le secteur spatial.

Xavier Bettel, Premier ministre

Afin de concrétiser son avance, le Luxembourg entend mettre en place le cadre juridique indispensable à la concrétisation de cette initiative «dès 2017». L’ambition étant de «créer une loi exhaustive» destinée à réguler «tous les aspects» de cette exploration spatiale d’un nouveau genre et surtout d’en permettre l’exploitation. Que ce soit pour les minéraux, les gaz ou l’eau. Outre la sécurité juridique offerte aux entreprises, le texte en préparation doit permettre la mise en place de licences d’exploitation des matériaux, aussi bien sur Terre que dans l’espace. Des licences ouvertes à tous, sans restriction de nationalité. Seule contrainte imposée: l’obligation pour ces futurs acteurs de s’implanter sur le sol luxembourgeois.

Présenté une nouvelle fois comme «une manière de développer autrement le secteur spatial», le projet reçoit officiellement le soutien du gouvernement via le versement d’une enveloppe de 200 millions d’euros afin d’initier les premiers investissements et financer les tout premiers projets. «L’objectif principal est d’attirer les entrepreneurs, de créer des emplois au Luxembourg et de devenir le premier marché pour ce qui est des programmes d’exploration», rappelle Jean-Jacques Dordain. Pour y parvenir, les membres du comité consultatif misent donc sur l’association entre «de jeunes chercheurs et des entrepreneurs» et axent donc leur démarche vers la recherche de candidats qui pourraient mettre en place des synergies avec l’Uni...