Yves Feltes: «Le Luxembourg est aujourd’hui sur la carte de tous les acteurs mondiaux dans le domaine spatial.» (Photo: Maison Moderne Studio / archives)

Yves Feltes: «Le Luxembourg est aujourd’hui sur la carte de tous les acteurs mondiaux dans le domaine spatial.» (Photo: Maison Moderne Studio / archives)

Après un début de carrière en tant que journaliste au d’Lëtzebuerger Land, Yves Feltes a passé de très nombreuses années à la tête de la Communication et des Relations publiques de SES, avant de fonder en 2015 sa propre agence de communication – spécialement dédiée au secteur spatial et à la high-tech – yComm.lu.

Monsieur Feltes, votre travail de communicant à la tête de yComm contribue au rayonnement à l’international du Luxembourg. Quand en avez-vous pris conscience pour la première fois?

«J’ai fondé yComm.lu il y a plus d’un an avec le but – non exclusif – de fournir des services de communication ainsi que de journalisme pour un domaine très spécial: le spatial. Le spatial est par définition extraterrestre, avant même d’être international. Ceci dit, toutes les activités spatiales engendrent la plupart du temps des collaborations internationales: que ce soit du côté satellites, lanceurs, financement, technologies ou autres.

En tant qu’ancien responsable de la communication de SES pendant 25 ans, je n’ai jamais pensé uniquement national. Le développement de ce qui est aujourd’hui le premier opérateur de satellites au monde n’aurait jamais pu se faire en se cloisonnant dans une optique nationale.

Comment se positionne, selon vous, la stratégie spatiale luxembourgeoise à l’international?

«Le Luxembourg est aujourd’hui reconnu comme un acteur de premier ordre dans le domaine spatial. Le succès de SES et les nouvelles initiatives du gouvernement, telles que spaceresources.lu, en sont la preuve. La stratégie est celle de l’innovation constante, d’ouverture sur les nouvelles technologies en évolution permanente, d’un solide ‘background’ financier et de chemins courts entre régulateurs/administrations et entreprises privées.

Peut-on parler d’une stratégie spatiale typiquement luxembourgeoise?

«Oui, et ça consiste en ce qui s’appelle un public-private partnership (PPP). Sans le soutien de l’exécutif et sans une certaine prise de risque, aussi bien politique que financière, de celui-ci et surtout de quelques acteurs-clés, tels que Pierre Werner, Jacques Santer et aujourd’hui le gouvernement Bettel/Schneider, le secteur du spatial n’aurait jamais connu l’essor dont il bénéficie, ni sa reconnaissance internationale.

Le Luxembourg est un pays... fiable, dynamique et ouvert. Reconnaissez-vous le Luxembourg dans ces mots-clés retenus par le gouvernement?

«Tout à fait. Vous n’avez qu’à regarder le nombre de sociétés innovantes et innovatrices dans le spatial qui sont déjà installées, ou en cours d’établissement, au Luxembourg. Le secteur est en pleine expansion.

Et c’est là ou yComm.lu peut intervenir, en facilitant des contacts et autres interventions, du national à l’international, et vice versa.

Le gouvernement est en train de créer la fiabilité légale requise pour de nouvelles activités telles que le space mining, donc l’extraction de ressources rares sur des astéroïdes ou des planètes.

J’ai d’ailleurs contribué à établir la stratégie de communication pour ce projet futuriste et contribué à assurer une couverture médiatique mondiale.

Que vous disent vos interlocuteurs à l’étranger sur le Luxembourg?

«La plupart du temps, ils ne savent pas le localiser sur une carte géographique.

Cependant, et je vous l’assure, ce qui a été labellisé comme de la ‘high-tech à côté d’un fumier’ par un banquier allemand – dans le temps actionnaire important de SES – est aujourd’hui sur la carte de tous les acteurs mondiaux dans le domaine spatial.

Et qu’est-ce que vous leur répondez pour leur donner envie de visiter le Luxembourg?

«Contactez yComm.lu, venez me voir, je vous montrerai! Non seulement le côté high-tech, mais aussi le charme de ses villes et villages, de ses habitants, sa nature, son histoire, sa culture et sa cuisine.

Quand avez-vous été particulièrement fier du Luxembourg?

«Quand j’ai atterri à Anchorage, en Alaska, en route vers Washington avec mes collègues de SES, et qu’on nous a distribué le Wall Street Journal avec le titre ‘Luxembourg SES in billion dollar deal with GE’. C’était lorsque SES est devenue vraiment mondiale, en reprenant la branche satellites de General Electric.

Par ailleurs, les nombreuses visites officielles de chefs d’État ou de gouvernement à Betzdorf restent dans ma mémoire, ainsi que les conférences de presse internationales que nous avons organisées aux quatre coins du monde.

Être entre Luxembourgeois était à maintes occasions un avantage en engageant la presse internationale. Avec mon CEO de l’époque, Romain Bausch – lui qui est ‘l’architecte’ de ce que représente SES aujourd’hui –, on se lançait de courts messages en luxembourgeois pour affiner les visions de SES et du Luxembourg à transmettre. Nos interlocuteurs n’avaient pas le ‘décodeur’ nécessaire pour comprendre nos petits mots!

Qui ne devrions-nous pas oublier dans notre série sur les «ambassadeurs» de la marque luxembourgeoise?

«Romain Bausch et Georges Schmit.»

L’aventure #CelebratingLuxembourg continue sur celebratingluxembourg.com.