Claude Turmes: «Bercés par les cultures allemande et française, nous sommes rendus sensibles à des problématiques qui vont au-delà de celles de notre pays.» (Photo: Christian Aschman / archives)

Claude Turmes: «Bercés par les cultures allemande et française, nous sommes rendus sensibles à des problématiques qui vont au-delà de celles de notre pays.» (Photo: Christian Aschman / archives)

Professeur d’éducation physique entré en politique via le Mouvement écologique, Claude Turmes est devenu député européen – dans le groupe des Verts – en 1999 et a été réélu à chaque fois depuis lors. À Strasbourg comme à Bruxelles, il est considéré comme un spécialiste de la politique environnementale et de l’énergie. Il a publié il y a peu «Transition énergétique: une chance pour l’Europe».

Monsieur Turmes, votre travail au Parlement européen contribue au rayonnement à l’international du Luxembourg. Quand en avez-vous pris conscience pour la première fois?

«En 2003, quand, en tant que rapporteur du Parlement européen, j’ai négocié avec les gouvernements nationaux sur des règles communes pour le marché intérieur de l’électricité, ce qui a provoqué un grand intérêt dans les médias internationaux. 

Comment se positionne la politique luxembourgeoise à l’international?

«En tant que membre fondateur de l’Union européenne, notre pays a beaucoup de mérites dans la construction européenne. Mais comme l’ancien juge luxembourgeois à la Cour de justice européenne – Jean-Jacques Kasel – l’a récemment bien illustré dans une interview, la protection pure et dure des intérêts de la place financière était pendant trop longtemps une des priorités de la politique étrangère luxembourgeoise au détriment d’autres sujets importants.

Je suis content de constater des changements positifs sur ce plan. La présidence luxembourgeoise au Conseil européen en 2015 a montré que notre pays peut aussi être un partenaire fiable et reconnu au niveau européen et international sur de nombreux dossiers, comme le combat contre le changement climatique ou l’aide au développement.

Peut-on parler d’une politique ou d’un style politique typiquement luxembourgeois?

«Oui et non. Au Luxembourg, nous avons la spécificité du multilinguisme qui, mis à part le fait qu’elle facilite le dialogue, nous permet aussi la compréhension de différentes cultures.

Bercés par les cultures allemande et française, nous sommes sensibles à des problématiques qui vont au-delà du Luxembourg et même au-delà de l’Europe de l’Ouest.

De plus, nous avons un système politique avec une élection au scrutin proportionnel. Les différents partis doivent donc travailler ensemble pour former un gouvernement, ce qui se traduit par un style politique moins polémique que le style ‘winner takes it all’ des systèmes anglais ou français.

Le Luxembourg est un pays... fiable, dynamique et ouvert. Reconnaissez-vous le Luxembourg dans ces mots-clés retenus par le gouvernement?

«Oui.

Que vous disent vos interlocuteurs à l’étranger sur le Luxembourg?

«Malheureusement, une grande partie de mes interlocuteurs étrangers ont les banques et le secret bancaire comme principales références emblématiques du Luxembourg. On m’adresse souvent la parole en m’interrogeant sur les affaires LuxLeaks et Panama Papers et je regrette de devoir répondre à des allégations de ‘pays de profiteurs’.

Quand je leur explique que nous avons un tissu industriel important, je les surprends. Et quand je précise que le Luxembourg est aussi un des plus grands opérateurs de satellites, ainsi qu’un des plus grands investisseurs dans les technologies vertes, mes interlocuteurs s’étonnent et ont souvent du mal à me croire.

Et que leur répondez-vous pour leur donner envie de visiter le Luxembourg?

«Personnellement, je suis fan de la topographie et de l’histoire de la ville de Luxembourg, des friches d’Esch-Belval et des canyons des Terres rouges. Je peux en parler avec enthousiasme! Je reste aussi attaché à ma ville natale, Diekirch, et au lac d’Esch-sur-Sûre...

Je suis fasciné par la diversité géologique et le paysage exceptionnel que nous avons au Luxembourg et je n’ai pas de difficultés à partager cet enthousiasme.

Quand avez-vous été particulièrement fier du Luxembourg?

«Quand, pendant la guerre en ex-Yougoslavie, nous étions avec la Suisse les pays européens à accueillir le plus de réfugiés, en proportion de nos populations respectives.

Qui ne devrions-nous pas oublier dans notre série sur les «ambassadeurs» de la marque luxembourgeoise?

«Georges Christen, l’homme le plus fort du monde qui est aussi… végétarien! Georges est un personnage absolument impressionnant: il est capable de se concentrer et de libérer son énergie tout en étant un grand showman. De plus, et peut-être sans le vouloir, il est la preuve vivante que l’humain n’a pas forcément besoin de la viande pour avoir de la force.»

L’aventure #CelebratingLuxembourg continue sur celebratingluxembourg.com pour découvrir toutes les personnalités.