Pour l’UEL, les efforts en matière de recherche et de développement relèvent encore trop du secteur public par rapport au privé. (Photo: Paperam.lu / archives)

Pour l’UEL, les efforts en matière de recherche et de développement relèvent encore trop du secteur public par rapport au privé. (Photo: Paperam.lu / archives)

L’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) vient de faire le point sur la situation de la compétitivité du pays sur base de sources statistiques nationales et internationales.

Selon ces données, le Luxembourg a réussi à améliorer ses performances économiques depuis la crise de 2008 et – d’après les récentes prévisions du printemps 2017 de la Commission européenne – la croissance du PIB du pays devrait être de 4,2% en 2016, de 4,3% en 2017 et s’établir à nouveau à 4,4% en 2018, proche des niveaux d’avant-crise, mais toujours en dessous de ceux-ci.

Pour l’UEL, le Luxembourg est donc sur la bonne voie, mais certains défis restent à surmonter, «le premier étant que notre croissance est exclusivement alimentée par des apports externes».

Des salaires «en lévitation»

À un niveau national, le patronat relève que le Luxembourg doit faire face à une productivité qui s’est «significativement détériorée» depuis la crise.

«Alors qu’elle est restée peu ou prou constante, tant pour nos pays voisins que pour la zone euro, les salaires ont, quant à eux, continué d’évoluer beaucoup plus rapidement que la productivité», souligne-t-il, ajoutant que ceci impacte non seulement sa compétitivité mais également son marché de l’emploi.

Il précise encore que des salaires «en lévitation» par rapport à la productivité «ne peuvent que conduire à des effets d’éviction de l’emploi, au détriment des salariés qui n’ont pas encore eu l’opportunité de se qualifier suffisamment et des entreprises situées dans des secteurs à productivité moins dynamique, plus intensifs en main-d’œuvre».

Culture entrepreneuriale

Évoquant l’esprit d’entrepreneuriat, l’UEL le considère comme «peu répandu» au Luxembourg, alors que «pour assurer le développement et la prospérité du pays, une économie a néanmoins besoin d’entreprises innovatrices, créatrices de richesse et d’emploi».

Il est ainsi essentiel aux yeux de l’Union des entreprises luxembourgeoises de disposer d’une culture entrepreneuriale et de supporter les entrepreneurs à tous les niveaux.

Soulignant encore que les efforts en matière de recherche et de développement relèvent encore trop du secteur public par rapport au privé – dans lequel les dépenses ont baissé –, l’UEL indique qu’un autre défi qui se pose au pays est le financement du système social «généreux» du Luxembourg et plus particulièrement la viabilité de l’assurance-pension.

Avant de conclure que si le Luxembourg ne veut pas rester à la traîne, «il doit saisir de nouvelles opportunités, diversifier sa structure économique, s’adapter aux changements induits par la révolution industrielle, générer la croissance économique nécessaire pour financer le modèle social, et miser sur une croissance intensive et productive».