Contacté par un chasseur de têtes «en février dernier», Johan Vanneste a annoncé son départ au président du conseil d’administration lundi «par téléphone» car il devait être présent à Köln devant ses futurs employeurs. (Photo: Maison Moderne/archives)

Contacté par un chasseur de têtes «en février dernier», Johan Vanneste a annoncé son départ au président du conseil d’administration lundi «par téléphone» car il devait être présent à Köln devant ses futurs employeurs. (Photo: Maison Moderne/archives)

Si l’annonce du départ de Johan Vanneste de la direction de Lux-Airport a été une demi-surprise pour les observateurs, elle aura eu la particularité de bousculer les habitudes luxembourgeoises. Notamment en termes de timing.

Diffusée lundi en fin de matinée par le conseil de surveillance de l’aéroport de Köln/Bonn, l’information n’était connue du principal intéressé «qu’au cours du week-end», ce dernier «ayant appris à cette occasion» qu’il devait être «présent devant le conseil d’administration à Köln lundi matin».

«Tout s’est décidé de manière très rapide, raison pour laquelle j’ai été contraint d’informer mon président (Tom Weisgerber, président du conseil d’administration de Lux-Airport, ndlr) lundi matin par téléphone, tout comme ses proches collaborateurs», indique celui qui restera à la tête de la société gestionnaire de l’aérodrome et des deux terminaux du Findel jusque fin mai au plus tard. Et ce dernier d’ajouter que ses interlocuteurs ont tous été «surpris» de cette annonce. Interrogé sur les motivations de ce choix, Johan Vanneste répond «avoir saisi une opportunité professionnelle rare dans une carrière», un choix réalisé «après une longue réflexion».

Passivité et arrogance de la direction de Lux-Airport.

L’OGBL lors de l’annonce de la conciliation, en mai 2017

Contacté «en février dernier par un chasseur de têtes», le Belge de 57 ans aura pour mission d’«apporter un changement culturel dans la gestion des employés de l’aéroport et dans la communication avec le public», selon le communiqué publié lundi par les responsables de l’infrastructure aéroportuaire allemande. Autrement dit, d’appliquer les méthodes qui ont permis au Findel de gagner 1,5 million de passagers en quatre ans, en raison notamment de l’attrait exercé auprès de nouvelles compagnies aériennes, la transformation des boutiques du terminal A, la réouverture du terminal B ou bien encore de la réflexion menée autour de l’extension des horaires d’arrivée et de départ des avions.

Des résultats indéniables en adéquation avec les ambitions fixées par le conseil d’administration de Lux-Airport qui souhaitait faire changer le Findel de catégorie. Au point que désormais, l’aéroport représente plus de 5% du PIB national et emploie plus ou moins directement 24.200 personnes, selon les chiffres dévoilés par Lux-Airport.

Cette croissance accélérée de l’aéroport national n’aura cependant pas été sans difficulté, preuve en est les conflits enregistrés au fil des ans. Que ce soit face à l’Administration de la navigation aérienne pour la gestion de l’aérodrome ou au sein même de Lux-Airport, où l’OGBL dénonçait notamment «la passivité et l’arrogance de la direction».

Sollicités à de nombreuses reprises, ni Lux-Airport ni le ministère du Développement durable et des Infrastructures n’a souhaité commenter à ce jour le départ de Johan Vanneste. Ni faire état des démarches à entreprendre pour lui chercher un successeur. De son côté, l’actuel CEO de Lux-Airport assure «regretter de partir au vu de tout ce qui a été fait avec l’équipe» et précise qu’il restera «le temps nécessaire à la transmission des dossiers en cours».