Pour Xavier Bettel et Charles Michel, la modernisation de la ligne ferroviaire Bruxelles-Bâle doit être finalisée d’ici 2023. (Photo: Christophe Olinger)

Pour Xavier Bettel et Charles Michel, la modernisation de la ligne ferroviaire Bruxelles-Bâle doit être finalisée d’ici 2023. (Photo: Christophe Olinger)

Un mois après l’annonce de la relance du projet de train pendulaire entre la Belgique et la Suisse qui placerait Luxembourg à 2 heures de Bruxelles, l'idée semble aller de l’avant. Ou du moins semble faire l’objet d’un consensus. Lundi, dans le cadre de la neuvième réunion conjointe des gouvernements belge et luxembourgeois, Xavier Bettel a fait part de «la volonté commune» de mettre en place «une connexion améliorée» entre Luxembourg et Bruxelles afin de mettre fin au fait qu’«il est plus rapide, pour relier les deux capitales en train, de passer par Paris».

Évoquée à nouveau début juin par François Bausch lors de l’inauguration du tunnel du Gothard, l’idée possède désormais un cadre chronologique, le Premier ministre luxembourgeois ayant indiqué que le projet devait aboutir «en 2023». «Depuis dimanche, Paris-Strasbourg se fait en 1h50 en TGV, alors qu’il faut toujours plus de trois heures pour relier les deux villes», indique Xavier Bettel, qui souligne la volonté des deux gouvernements d’améliorer la compétitivité du train «pour le moment plus lent sur ce tronçon que le bus ou la voiture».

Un axe d’une importance cruciale.

François Bausch, ministre du Développement durable et des Infrastructures

Évoqué à la fin de la conférence de presse commune qui a balayé un ensemble de sujets variés, allant des échanges d’informations entre services de renseignements dans le cadre de la lutte antiterroriste à l’épineux dossier nucléaire en passant par le Brexit, le thème n’a pas fait l’objet d’autres indications sur ses aspects concrets. Aucun détail sur le montant des travaux ou sur la répartition des frais n’a, par exemple, été évoqué. Car outre la Belgique et le Grand-Duché, la Suisse doit également participer à la modernisation de la ligne qui relie Bruxelles à Bâle. 

Pour mémoire, le projet avait été abandonné une première fois en 2014 suite au retrait des chemins de fer suisses qui avaient estimé que le coût des travaux à accomplir était trop élevé. De son côté, le Luxembourg a d’ores et déjà dépensé quelque 100 millions d’euros depuis 2013 dans l’optique de l’amélioration d’un axe «d’une importance cruciale». 42 millions ont ainsi été consacrés au renouvellement des postes directeurs et 60,8 millions pour la réélectrification de la ligne en courant alternatif. Une troisième phase prévoit également la modernisation des gares et des ouvrages d’art situés le long de la ligne d’ici à l’horizon 2020.

1.000 places «dans un premier temps» à Stockem

Charles Michel et Xavier Bettel ont également souligné «l’importance des quelque 45.000 frontaliers belges travaillant quotidiennement au Grand-Duché» et ont évoqué «la création d’un nouvel abonnement transfrontalier plus avantageux», ainsi qu'un nouveau P+R sur le site de Stockem. La nouvelle tarification et le P+R «devraient être opérationnels pour le changement des horaires en décembre 2017», indique la déclaration publiée par les deux gouvernements. Autre indication apportée: la réalisation d’«une étude» sur la capacité de ce futur parking destiné à favoriser l’utilisation du train pour les frontaliers. Lors de la dernière rencontre dite «Gaichel» à Bruxelles, en février 2015, les deux responsables avaient évoqué le chiffre de 10.000 places.

Un chiffre qui avait effrayé le bourgmestre d’Arlon et avait abouti à un recul des ambitions initiales. Selon les dernières informations, autorités belge et luxembourgeoise souhaitent la mise en place d’un parking de 1.000 places «dans un premier temps», aux frais de la SNCB. Le Luxembourg, lui, se dit prêt à augmenter le cadencement sur la ligne et travailler à la mise en place d’un tarif frontalier attractif.

La mesure avait déjà été évoquée l'an dernier à Bruxelles et avait été avancée pour juillet 2015.