Robert Glaesener: «Pouvoir rassembler, intégrer et faire fructifier des talents tellement divers relève d’une longue tradition et nécessité luxembourgeoises.» (Photo: Eric Chenal/archives)

Robert Glaesener: «Pouvoir rassembler, intégrer et faire fructifier des talents tellement divers relève d’une longue tradition et nécessité luxembourgeoises.» (Photo: Eric Chenal/archives)

Il a apporté sa précieuse expérience pour un développement à l’international d’une des plus belles start-up du Luxembourg: Talkwalker. Présente sur cinq grands marchés, dont les États-Unis, elle propose un outil de recherche et d’analyse des médias sociaux.

L’entreprise embauche aujourd’hui une centaine de personnes. Créée en 2009, Robert Glaesener en a pris les rênes un an après.

Monsieur Glaesener, votre travail contribue au rayonnement à l’international du Luxembourg. Quand en avez-vous pris conscience pour la première fois?

«L’année passée, le fonds de capital risque Accel nous a sélectionné parmi le top 50 des start-up les plus prometteuses en Europe.

Le fait d’avoir ainsi pu mettre le Luxembourg sur la carte européenne, et ceci suite à l’analyse d’un des principaux fonds VC (venture capital, ndlr) spécialisés au monde, m’a fait réaliser que nous sommes devenus un vecteur positif pour le rayonnement international de notre pays.

Comment se positionne la ‘start-up generation’ luxembourgeoise à l’international?

«L’international fait partie de notre DNA à tous. Notre premier client était situé à l’étranger, le second également, le troisième aussi, et ainsi de suite.

Aujourd’hui, plus de 95% de notre chiffre d’affaires se fait à l’international. Pour nous comme pour beaucoup de sociétés luxembourgeoises, particulièrement dans la technologie et l’innovation, il s’agit là d’une évidence totalement naturelle.

Peut-on parler d’un savoir-faire typiquement luxembourgeois?

«Notre spécialité dans le big data, les technologies de moteurs de recherche et l’intelligence artificielle ne fait pas partie des savoir-faire typiquement luxembourgeois.

Nous comptons aujourd’hui 25 nationalités dans l’entreprise et parlons 33 langues.

Robert Glaesener, CEO de Talkwalker

Notre croissance montre par contre que de nouvelles sociétés fortement innovantes et tournées vers l’international peuvent réussir en débutant et opérant à partir du Luxembourg tout en gardant un fort ancrage dans le pays.

Dans ce contexte, il est essentiel d’attirer des talents provenant de toute l’Europe et au-delà. Nous comptons aujourd’hui 25 nationalités dans l’entreprise et parlons 33 langues: pouvoir rassembler, intégrer et faire fructifier des talents tellement divers relève d’une longue tradition et nécessité luxembourgeoises.

Luxembourg est un pays «fiable, dynamique et ouvert». Reconnaissez-vous Luxembourg dans ces mots-clés retenus par le gouvernement?

«Le changement du Luxembourg lors des deux dernières décennies est stupéfiant. Il est clair que son dynamisme et son ouverture sont la raison principale de sa réussite économique.

La fiabilité du Luxembourg se mesurera à notre capacité à faire avancer une Europe du progrès.

Robert Glaesener, CEO de Talkwalker

À l’avenir, le Luxembourg devra s’intégrer encore davantage dans un cadre économique et sociétal européen en pleine structuration. Sa fiabilité future se mesurera à son entière participation aux règles communes touchant à la sécurité, la solidarité et la durabilité écologique de l’ensemble politique européen.

En résumé, je pense que dynamisme et ouverture correspondent bien à la réalité, et que sa fiabilité se mesurera à notre capacité à faire avancer une Europe du progrès.

Que vous disent vos interlocuteurs à l’étranger sur le Luxembourg?

«Le Luxembourg est très peu connu à l’étranger, et rares sont les interlocuteurs qui y font des associations précises, qu’elles soient positives ou négatives.

Il est toutefois intéressant de noter que les associations positives proviennent quasiment toujours des gens qui ont eu à faire à des entreprises et des personnes venant du Luxembourg. Ce qui nous montre que le produit est bon, mais qu’il doit être consommé davantage!

Cette relative indifférence est en fait une belle opportunité. Les valeurs de dynamisme, ouverture et fiabilité peuvent donner lieu à de nombreuses initiatives qui créeront et affineront l’image positive du pays dans le temps. L’exemple du space mining l’a démontré: plus nous sommes audacieux et ‘on message’, plus nous serons entendus, sortirons du lot et fortifierons l’image du pays.

Et qu’est-ce que vous leur répondez pour leur donner envie de visiter le Luxembourg?

«D’une part, les visiteurs professionnels doivent sentir le dynamisme et l’ouverture dès qu’ils atterrissent au Findel. Je pense ici au wifi gratuit, à une grande qualité des hôtels et restaurants, et à une infrastructure de tourisme professionnel impeccable.

Je leur parle du flair latin des terrasses estivales au centre-ville, au Grund et à Clausen.

Robert Glaesener, CEO de Talkwalker

Côté privé, je leur parle de l’ambiance internationale étonnante, de nos restaurants, chocolatiers et pâtissiers exceptionnels et du flair latin des terrasses estivales au centre-ville, au Grund et à Clausen.

Ensuite, je leur parle de trois endroits véritablement uniques: le site de la vieille ville et sa corniche à partir du plateau du Rham, la Philharmonie et sa programmation de niveau mondial et l’exposition Steichen au château de Clervaux.

Je finis par leur recommander la visite des hauts fournaux de Belval, qui offre une belle perspective sur le développement récent de l’université et la mutation de l’économie luxembourgeoise.

À quelle occasion avez-vous été particulièrement fier du Luxembourg?

«Je suis particulièrement fier de mon pays à chaque fois qu’un Luxembourgeois de souche, d’adoption ou de cœur contribue à construire l’Europe moderne.»

L’aventure #CelebratingLuxembourg continue sur celebratingluxembourg.com pour découvrir toutes les personnalités.