Alors que l’annonce d’un nouvel investissement industriel était connue depuis la fin de la semaine dernière, le nom du nouvel arrivant avait été jalousement gardé secret. Mercredi matin, ce sont donc les représentants d’Ocsial, société d’origine russe qui emploie déjà 30 personnes dans son quartier général mondial à Leudelange, qui se sont présentés aux côtés d’Étienne Schneider (LSAP), ministre de l’Économie.

Spécialisée dans la production de nanotubes en carbone à paroi simple, la société annonce non seulement un investissement de 100 millions d’euros «mais qui pourrait aller au-delà», selon Konstantin Notman, CEO d’Ocsial, mais aussi la création de plus d’une centaine d’emplois. «150 à 200 personnes au total pour le futur site que nous allons créer à Differdange, dont 30 à 50 pour le centre de recherche et développement», précise le CEO. Car en plus de faire sortir de terre un site de production qui se veut être «le plus grand centre de production industrielle au monde de nanotubes», l’investissement prévoit la création d’un centre de R&D «afin de poursuivre le développement des différentes applications de notre technologie», estime Konstantin Notman.

Le futur site d'OCSiAL qui prendra place d'ici 2020 dans la zone d'activités industrielles Hanebësch.

Présentée comme pouvant «réduire le poids de 70% des matériaux existants et donc la pollution», cette dernière doit permettre au Grand-Duché de consolider sa place de «pays de prédilection pour les matériaux innovants», selon Étienne Schneider. L’investissement présenté mercredi comme répondant à la volonté d’Ocsial «de faire du Luxembourg le centre de gravité de notre groupe dès 2020» doit non seulement se concrétiser par le renforcement des liens avec le List pour l’aspect recherche, mais aussi par la mise à niveau éventuelle des personnes en demande d’emploi inscrites au Luxembourg.

«Dans le cadre des besoins en recrutement, l’Adem regardera les profils disponibles dans ses listes pour tenter le plus possible de faire correspondre à la demande d’Ocsial, quitte à mettre en place des formations», précise le ministre. Car en plus des chercheurs, la société aura besoin de techniciens dédiés à la production, mais aussi des salariés dédiés au marketing et à la vente, sans oublier du personnel administratif. D’ici 2020, date d’entrée en fonction du nouveau site, la société envisage de produire 50 tonnes par an. Et 250 tonnes annuelles à compter de 2022.

Pour mémoire, cette annonce intervient dans un contexte marqué par une vague d’investissements industriels au Luxembourg. Au cours des derniers mois, pas moins d’une dizaine de sociétés ont annoncé soit leur implantation, soit le développement de leur site existant. Selon le calcul présenté mercredi par le ministre de l’Économie, le total avoisine «le milliard d’euros».