Il n’y a pas que le secteur financier au Luxembourg. Et en matière d’industrie, il n’y a pas que le space mining qui occupe les équipes du ministère de l’Économie. C’est, en substance, le message adressé ce vendredi matin par le ministre Étienne Schneider au moment de présenter le plan d’investissement de 330 millions d’euros réalisé par Kronospan Luxembourg sur son site historique de Sanem. C’est l’un des montants les plus importants annoncés ces dernières années en termes d’investissement. La création d’une centaine d’emplois sur place a également été annoncée.

Groupe d’origine autrichienne plus que centenaire (ses premières productions remontent à 1897), Kronospan est établi au Luxembourg – plus précisément à Sanem – depuis 1994 et y a commencé à produire des panneaux de fibre de moyenne densité (MDF) à partir d’août 1996, puis des panneaux à copeaux orientés (OSB) depuis novembre 1996. La société emploie 250 personnes et devrait afficher, à la clôture de son exercice au 30 septembre 2017, un chiffre d’affaires de 135 millions d’euros.

Sur le créneau des panneaux OSB, Kronospan détient une très large part de marché en Europe, avec quelque 4,5 millions de m3 produits (dont 220.000 au Luxembourg), sur un total de 6 millions, soit près des trois quarts du marché.

En deux phases

Mais l’outil de production nécessitait une adaptation aux besoins et demandes du marché, tant en termes de volume (20% des produits de type OSB que Kronospan vend depuis Luxembourg sont importés d’autres sites de production du groupe), que de format.    

D’où le massif plan d’investissement présenté ce vendredi matin au ministère de l’Économie, soutenu, à hauteur de 10 millions d’euros, par l’État luxembourgeois, via la SNCI. Ce programme est planifié en deux phases équivalentes de 150-170 millions d’euros. La première, d’ici à 2020, concernera le développement d’une nouvelle centrale de cogénération, de nouvelles technologies en matière de recyclage, et d’une nouvelle ligne de production OSB permettant de doubler la capacité de production pour une plus large gamme de produits finis.

Il s’agira également d’entrer dans une ère 4.0, avec l’installation de robots sur certaines lignes de production et des processus d’auto-apprentissage. «Nous allons également lancer plusieurs projets de recherche et développement en matière de recyclage et de processus de production afin d’atteindre nos objectifs et de préparer de prochains investissements», a expliqué Peter Stadler, le CEO de Kronospan Luxembourg.

L’investissement de Kronospan est tout à fait ‘Rifkin compatible’.

Étienne Schneider, ministre de l’Économie

Le second volet du plan d’investissement, qui sera mis en œuvre après 2020, concerne l’installation à Sanem de deux nouvelles lignes de production pour des panneaux à particules et en résine. Il sera alors possible à Kronospan d’intégrer directement dans le processus de production des matériaux recyclés, dans une approche «circulaire» particulièrement développée.

«Ce n’est pas un projet ‘win-win’, mais bien ‘multiple win’», s’est réjoui le ministre Schneider, particulièrement attentif à l’efficience énergétique des futures installations, lesquelles produiront une énergie qui sera directement réinjectée dans le réseau national. «Cela va nous permettre de contribuer à remplir notre objectif de 11% de production d’énergies renouvelables pour 2020», a indiqué le ministre Schneider. «L’investissement de Kronospan est tout à fait ‘Rifkin compatible’», s’est-il félicité.

Du reste, les énergies renouvelables produites par le site de cogénération de Kronospan contribuent à hauteur de 20% à l’ensemble de l’énergie renouvelable produite au Luxembourg.