«Les salariés d'Euroscript Luxembourg font à nouveau les frais des ambitions stratégiques de mondialisation de la direction et des actionnaires.» Dans un communiqué diffusé ce mardi, l’OGBL dénonce un détricotage de l’emploi qui se prépare encore au sein du groupe luxembourgeois, présent dans 18 pays.
En cause, selon le syndicat et des sources internes à l’entreprise, l’annonce de la volonté de se séparer, d’ici 2015, de la moitié du personnel de la nouvelle entité (créée début 2013) Euroscript Management Services, à Bertrange; en l’occurrence 13 personnes sur 26. Cette annonce tombe alors que les salariés impliqués dans un plan social, conclu en septembre 2013, viennent d’achever leur période de préavis…
Qualité, comptabilité, ressources humaines
«Nous avons choisi de lancer notre centre de services partagés au Luxembourg, le lieu de naissance d’Euroscript», déclarait Mark Evenepoel, CEO d’Euroscript International, fin janvier dernier, au moment de l’inauguration d'Euroscript Management Services, qui annonçait alors plus de 30 salariés à temps plein. Mais, explique-t-on à l’OGBL, «si l'entité avait en effet pour mission d'apporter le support opérationnel attendu par toutes les entités du groupe, aussi bien dans le domaine de la finance et de la comptabilité, que du marketing, de l'informatique, du juridique et des ressources humaines, elle semble avoir subitement perdu sa raison d'être». Ce sont apparemment les départements Qualité, Comptabilité et RH qui feront essentiellement les frais du nouveau dégraissage programmé.
Le syndicat ne décolère pas et évoque une stratégie de licenciements, individuels et graduels, sur une période de deux ans, «afin de contourner la législation relative aux plans de maintien dans l’emploi et aux plans sociaux». D’ores et déjà, la branche Services et Énergie de l’OGBL a demandé des précisions sur les licenciements prévus et l’ouverture de négociations.
Ambition internationale, écœurement local
À l’été 2013, la société de Bertrange, spécialisée dans la chaîne de valeur documentaire, et en particulier les traductions, avait perdu le contrat avec l’Office des publications de l’Union européenne, pour le traitement du Journal officiel de l’UE. Une publication en 23 langues qui occupait directement, à elle seule, une centaine de salariés. Le contrat s’arrêtait au 31 mars 2014, entraînant le recours au plan social.
L’OGBL enregistre pour sa part des signes d’une «stratégie de démantèlement» et un «écœurement des salariés», motivé entre autres par les ambitions affichées d’Euroscript de «devenir une société pesant 150 millions d'euros dans les trois prochaines années». La visée internationale du groupe luxembourgeois passe notamment par des acquisitions sur le même segment, comme récemment le rachat d’Amplexor, société spécialisée dans le content managemement basée à Louvain en Belgique.
«Comment concevoir, dans ces conditions, que l'on puisse parler de licenciement pour raisons économiques?», conclut l’OGBL.