Les entreprises Colas et Eurovia sont mandatées dans le projet de revêtement de chaussées thermique piloté par la Ville de Paris et financé par l’Union européenne. (Photo: Defense92)

Les entreprises Colas et Eurovia sont mandatées dans le projet de revêtement de chaussées thermique piloté par la Ville de Paris et financé par l’Union européenne. (Photo: Defense92)

Et si nos routes finissaient par devenir vertueuses en matière environnementale? Plusieurs projets ont vu le jour pour transformer ces surfaces en centres de production d’énergie. L’un d’eux émane de la société chinoise Qilu Transportation Development Group qui a posé des dalles photovoltaïques miniaturisées sur une portion de 2km d’autoroute dans la province du Shandong.

Une chaussée à énergie positive pourrait produire jusqu’à 1.000 mégawattheures (MWh) par an

Les panneaux ont ensuite été recouverts d’un béton transparent qui protège l’installation et laisse passer les rayonnements solaires. L’électricité produite alimente pour le moment les dispositifs de signalisation routière et d’éclairage. Une fois la phase de test menée à bien, cette énergie devrait servir au rechargement par induction des batteries des véhicules électriques qui circulent sur cette voie express. Les promoteurs du projet estiment que cette chaussée à énergie positive pourrait produire jusqu’à 1.000 mégawattheures (MWh) par an. De quoi subvenir aux besoins en électricité de quelques centaines de foyers.

Une initiative qui n’est pas sans rappeler le projet Wattway de Colas, l’un des géants européens des travaux routiers, filiale du groupe Bouygues. Lancé en 2015, ce programme utilise des cellules photovoltaïques posées sur la chaussée et recouvertes d’une résine capable de résister à la circulation des poids lourds. L’électricité produite peut alimenter directement des équipements d’éclairage ou de signalisation, ou être acheminée vers le réseau de distribution ou des systèmes de stockage d’énergie. Les premières études quantitatives indiquent qu’un kilomètre d’une telle route suffirait à éclairer une ville de 5.000 habitants.

Eurovia explore une autre voie à énergie positive plus économique

De son côté, Eurovia, filiale routière du groupe Vinci, explore une autre voie avec Power Road, une chaussée à énergie positive plus économique, car dénuée de capteurs photovoltaïques. Le principe consiste ici à capter l’énergie solaire à l’aide d’un enrobé qui intègre un réseau de tubes où circule un fluide chauffé au contact de l’asphalte. La chaleur ainsi récupérée viendra, par exemple, alimenter en eau chaude les bâtiments adjacents ou déneiger la chaussée. 

On retrouve les entreprises Colas et Eurovia dans le projet de revêtement de chaussées thermique piloté par la Ville de Paris et financé par l’Union européenne. Cet enrobé devrait être expérimenté en trois points de la capitale française dès cette année. Sa composition particulière lui permettra de retenir un film d’eau qui rafraîchira l’air en s’évaporant. Il suffira dès lors d’arroser la chaussée en période de canicule pour lutter contre l’accumulation de chaleur au cœur des villes.