Créer des connexions entre les opérateurs des petits États est le but du Teleforum, qui existe depuis 2000. (Photo: Licence C. C.)

Créer des connexions entre les opérateurs des petits États est le but du Teleforum, qui existe depuis 2000. (Photo: Licence C. C.)

L’union fait la force. Cet adage pourrait être la devise du Teleforum, qui tenait au Luxembourg entre mercredi et vendredi ses 26es rencontres.

Ce rendez-vous, biannuel jusqu’en 2007 et annuel depuis, réunit 19 opérateurs des télécommunications de petits États, majoritairement situés en Europe, dont Post, mais aussi Gibtelecom (Gibraltar), Telepost (Groenland) ou encore CV Telecom (Cap-Vert).

Roaming, régulation, stratégie commerciale… Plusieurs thématiques sont abordées à travers des tables rondes et des présentations d’expérience. «L’une des particularités du Teleforum est qu’aucun de ses membres n’est en concurrence, ce qui nous permet d’échanger ouvertement sur nos difficultés, nos réussites ou nos interrogations», explique Joël Weiler, le responsable du département Compliance chez Post.

Des tablettes qui valent leur pesant d’or

Cette année, l’un des thèmes discutés a été la transformation digitale. Jordi Nadal Bentadé, le CEO d’Andorra Telecom (Andorre), a présenté le processus mené dans son entreprise. «Nous avons pris la décision d’acheter des tablettes pour nos techniciens de terrain. Nous nous sommes posé beaucoup de questions avant de faire cet investissement, car cela représentait un effort important. Mais il s’est avéré concluant», a-t-il détaillé.

Les budgets restreints sont l’un des problèmes récurrents des petits opérateurs, qui font pourtant face aux mêmes défis numériques que leurs homologues des grands pays. Leur clientèle est tout aussi exigeante et la fin du roaming acté il y a un an par l’Union européenne a ouvert la concurrence.

«La transformation digitale est indispensable pour nous, mais ne vous attendez pas à ce qu’elle vous apporte des bénéfices importants à court terme», a ajouté Jordi Nadal Bentadé.

Des négociations commerciales au lobbying

Coopérer, échanger, mais aussi être plus fort face à ses fournisseurs. «Nous n’avons pas les moyens de faire des économies d’échelle, la collaboration est donc vitale», note Joe Busietta, le consultant du Teleforum. «Si nous devons passer une commande de téléphones portables, nous serons plus en mesure de négocier si on le fait de façon collective.»

Pour organiser ses rencontres, le Teleforum fait donc appel à des sponsors, qui viennent présenter leurs produits. Un rendez-vous commercial idéal pour des sociétés qui, autrement, ne prendraient pas le temps de démarcher chaque acteur de l’organisation.

Nous pouvons développer des services particuliers si certains besoins spécifiques reviennent.

 Jan Beese, Hansen Technologies

«Nous avons non seulement accès à 19 clients dans un seul endroit, mais nous pouvons également penser à développer des services particuliers si certains besoins spécifiques à la taille du pays se retrouvent chez plusieurs opérateurs», explique Jan Beese, le directeur des ventes de la société autrichienne Hansen Technologies, qui propose des services d’analyse de données.

Mais les avantages d’une démarche commune ne valent pas seulement pour les questions commerciales. Il y a quelques années, Post, Cyta (Chypre) et Go (Malte) s’étaient réunies pour commander une étude sur les spécificités de leur fonctionnement. Le document a ensuite été remis au Parlement européen dans le cadre d’un débat sur le cadre réglementaire du marché communautaire des télécoms.

Que ce soit pour partager ses expériences, peser lors d’une négociation commerciale ou faire du lobbying, le Teleforum a plus que jamais sa place sur un marché des télécoms de plus en plus dominé par les groupes télécom.. des grands pays.